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Joël Paris (avant le départ de Transat Café l'Or) : « Une tempête ? C'est comme un coup de fusil toutes les 30 secondes ! »

INTERVIEW SUD RADIO - À moins de deux heures du départ de la Transat Café L’Or, le skipper Joël Paris confie ses émotions mêlées entre excitation et tension. Face à une météo musclée et des conditions difficiles d'entrée de jeu, il mise sur la prudence, l’expérience et la cohésion avec son coéquipier Goulven Marie pour traverser l’Atlantique en Class40 avec « Rêve à Perte de Vue » dont Sud Radio est partenaire.

Joël Paris transat café l'or
Joël Paris, co-skipper de du Class 40 "Rêve à Perte de Vue"

Joël Paris, comment se sent-on à l'approche du grand départ ?

En fait, il y a la confusion des sentiments. On est super heureux d'être là, c'est clair. On savoure, mais en même temps, il y a beaucoup de tension d'autant qu'il y a un truc qui se profile avec la météo qui n'est pas très, très sympathique. Donc, je suis à la fois heureux et très tendu aussi.

Les conditions de départ s'annoncent musclées en raison des conséquences de la tempête Benjamin, c'est cela ?

Oui. On a préparé le bateau de façon à ce qu'il soit le plus « safe » possible. On a réfléchi aux voiles qu'on va mettre. Après, une fois qu'on sera au large, on sait qu'on aura six heures pas vraiment cool. On ne sera plus vraiment en course, on sera dans la protection du bateau et de l'équipage.

"Pendant quelques heures, on ne sera plus en course : on sera dans la protection du bateau pour ne rien casser"

A ce point-là ?

C'est clairement le sujet. Pendant quelques heures, on ne sera plus en course. On ne sera pas dans la survie, ce n'est pas le terme, mais on sera vraiment dans la protection du bateau pour ne rien casser.

Cette sagesse vous permet-elle d'aborder quand même sereinement cette course ?

On n'est jamais serein en pleine tempête. On sait qu'on l'aura et qu'on n'a pas le choix. Donc il y aura forcément la tension mais on fera le dos rond et ça ira.

"C'est un marathon et pas un sprint : on va vraiment y aller mollo"

En ce qui concerne le départ à proprement parler, vous serez 42 bateaux de la catégorie Class 40, à vous élancer en même temps à 14h50 : avez-vous peur d'une collision ?

Oui, c'est un risque. Ça arrive parfois. On va donc être vraiment vigilants. En fait, il faut se mettre dans la tête que c'est un marathon et pas un sprint. On ne va donc pas se précipiter sur la ligne de départ pour être le premier sur la ligne. On va vraiment y aller mollo.

Goulven Marie, le skipper avez lequel vous êtes associé dans cette transat en double, a comme vous déjà participé à cette Transat Café l'Or (en 2023, sous l'ancienne appellation : Transat Jacquesx Vabre), est-ce un avantage d'avoir déjà vos repères pour aborder au mieux ce genre de course ?

J'ai confiance en lui et lui a confiance en moi. Même si notre association est récente, depuis juin 2025, on a eu le temps de naviguer et de faire quelques courses ensemble dont le processus de qualifications. Et puis, c'est la seconde fois que je suis inscrit à cette course, Goulven aussi. Son bateau a fait la traversée de l'Atlantique il y a deux ans, le mien a cassé tout de suite et n'a donc pas été bien loin. On a donc de l'expérience sinon on ne partirait pas comme ça. Notre équipage est quand même rodé.

Comment voyez-vous votre première nuit en mer ?

Ca sera compliqué et pas agréable. Il va y avoir beaucoup de vent, du danger. Il faudra être vigilants. En gros, quand il y a une tempête, ça tape. C'est comme un coup de fusil toutes les 30 secondes. Ce ne sont pas des moments agréables mais on sait que c'est comme ça. Il y a des moments où on se dit même, qu'est-ce qu'on fait là ? Mais je vous rassure : on sait que c'est la mer et que les Antilles, ça se mérite.




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