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Black blocs : nos policiers sont-ils en danger ?

Par La Rédaction

Nos policiers sont-ils en danger ? C’est le débat du jour, avec Véronique Jacquier, dans "Info vérité" sur Sud Radio le 30 avril 2019. Avec pour invités :
- Éric Roman, capitaine de police, secrétaire national du syndicat France police - Policiers en colère ;
- Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT) ;
- Loïc Travers, secrétaire national adjoint d’Alliance – Police nationale pour l’Île-de-France ;
- Sophie Tissier, Gilet Jaune parisienne et coordinatrice du groupe "Gilets Jaunes signataires qui déclarent les manifs".

Info Vérité est diffusée tous les jours à 7h10 et 9h15 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Un projet d’attentat vient d’être déjoué et les forces de l’ordre en étaient la cible. En cette veille de 1er-Mai, ils sont en première ligne pour faire face à des violences redoutées… Alors, les policiers sont-ils vraiment en danger parce que trop sollicités ?

Des policiers épuisés

"28 suicides depuis le début de l’année. C’est deux fois plus que l’an passé sur la même période", souligne Véronique Jacquier. Hier, Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, a annoncé l’installation d’une cellule "alerte prévention suicide" au sein de la police. Mais si les forces de l’ordre  font face à une pression constante, ce n’est pas un 1er-Mai violent qu’ils redoutent d’affronter. "Cela fait partie de leur métier, de même que les manifestations de Gilets Jaunes chaque samedi. Les policiers sont épuisés, mais cela fait partie de leur mission."

Cependant, un cran a été franchi : ils sont désormais pris délibérément pour cibles. Le 1er-Mai 2018, plusieurs d’entre eux ont failli brûler dans une voiture enflammée par des manifestants. Dans les cortèges de Gilets Jaunes, la haine est maintenant dirigée contre les policiers. "Suicidez-vous", ont même crié certains Gilets Jaunes, il y a dix jours. "En 2015, ils étaient les héros des attentats de Paris. En 2019, ils sont perçus comme des ennemis accusés de se déchaîner sur les manifestants. Ils ne le vivent pas bien."

Des êtres humains derrière les matricules

Mais les causes de ce malaise sont multiples. Ils sont la cible d’attentats et à ce titre, depuis 2015, ont le droit de garder leur arme de service après le travail. "D’où le passage à l’acte facilité lors d’un suicide, dans la plupart des cas avec l’arme de service", souligne Véronique Jacquier. À cela s’ajoutent des facteurs propres au métier : la confrontation quotidienne avec la violence et la mort, des scènes terribles à surmonter, le surmenage avec cinq week-ends sur six sur le pont. La vie familiale et sociale en pâtit.

"Quand il y a une vie !" Beaucoup de policiers souffrent d’isolement. Dans la gendarmerie, on se suicide moins, entre la vie en caserne et une meilleure cohésion de groupe.  En 1996, a été créé le service de soutien psychologique opérationnel. Depuis, des psychologues prennent en charge les policiers vivant des stress post-traumatiques. Ces psys étaient une dizaine en 1996. Ils sont 89 aujourd’hui à veiller sur les 150.000 policiers de France. "Ce n’est pas beaucoup, calcule Véronique Jacquier. À quelques heures d’un 1er-Mai qui pourrait être violent, il faut garder à l’esprit qu’il y a des êtres humains derrière les matricules".

"Moi-même, j’ai consulté les psys de la police", confie Éric Roman, capitaine de police, secrétaire national du syndicat France police - Policiers en colère. Le malaise est plus profond. Les événements de 2015 avaient été un détonateur. Aujourd’hui, l’absence de réponse politique fait que le fossé se creuse entre une partie de la population et la Police nationale. Il nous faudra des années pour le combler".

Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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