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Arash Derambarsh : "Les familles qui ont perdu un proche n'ont pas eu le deuil et les cérémonies qu'ils méritent"

Par La Rédaction

Arash Derambarsh, avocat, conseiller municipal à Courbevoie, auteur de "Tomber neuf fois, se relever dix" (éditions du Cherche midi) était l’invité d’André Bercoff, lundi 15 juin sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Arash Derambarsh lance un appel au président de la République pour "une journée d'hommage officiel aux morts du Covid-19.
Arash Derambarsh lance un appel au président de la République pour "une journée d'hommage officiel aux morts du Covid-19.

Dimanche 14 juin, le président de la République a ouvert son discours par une pensée pour les victimes et les proches du Covid-19. L'occasion pour Arash Derambarsh de témoigner, au micro d'André Bercoff, sur sa tragique expérience durant cet épidémie, son père ayant succombé au virus. "Il en a mis du temps pour avoir cette phrase", déplore-t-il. Il raconte sa triste expérience.

 

Contaminé par un interne

Comme des dizaines de milliers de Français, Arash Derambarsh a vécu la triste expérience de perdre un proche durant l'épidémie de coronavirus. "Mon papa est décédé le 31 mars alors qu'il était interné à l'hôpital Broca à Paris", rapporte-t-il. Hospitalisé pour être atteint de la maladie d'Alzheimer, l'établissement avait laissé le choix aux familles de maintenir ou non les patients à l'hôpital. "On estimait naïvement que l'hôpital public pouvait maintenir en toute sécurité mon papa", confie l'élu de Courbevoie. Mais quelques jours plus tard, le 29 mars, son père "est infecté par un interne et décède 48 heures après".

C'est à 6 heures du matin par un coup de téléphone, que le fils apprend la mort de son père survenue une heure plus tôt. "Nous n'avions que deux heures pour venir chercher le corps", assure Arash Derambarsh. "On est obligé d'évacuer le corps comme il est infecté", rapporte-t-il. Accompagné de sa mère, il enfile masque, gants, charlotte et blouse pour arriver à la chambre du défunt. Stupéfait, l'avocat s'aperçoit alors "que les trois quarts des aide-soignants n'en sont pas équipés". L'élu pose alors la question sur les raisons de l'absence de matériel de protection. "Les internes nous ont concédé que soit ils n'ont pas été livrés, soit ils sont obligés de partager les équipements".

Un deuil sacrifié

"C'est une génération entre 20 et 25 ans qui est sacrifiée en première ligne", s'indigne Arash Derambarsh. Et pendant ce temps-là, "le ministre de la Santé dit que tout va bien et les internes que nous voyons sur le terrain, n'avaient quasiment rien", s'insurge-t-il, médusé. Arrivés dans la chambre, c'est une nouvelle épreuve qui s'ajoute. "On se tient à deux mètres, ma mère est à un mètre derrière, je ne peux pas la prendre dans mes bras et je vois mon père mort sur le lit. On ne peut pas se rapprocher", se souvient l'avocat. Pourtant, "le rapport charnel qu'il y a avec le défunt est quelque chose de très important", estime l'élu qui regrette de ne pas avoir pu toucher son père. "Ma mère qui a vécu quasiment cinquante ans avec lui ne peut pas non plus le toucher", déplore-t-il.

Les adieux sont rapides, "on nous dit qu'on a que cinq minutes pour partir", avant de signer les papiers. "On nous met sur le fait accompli", s'indigne-t-il. Le maire de Courbevoie - Jacques Kossowski - lui trouve alors une concession rapidement. "Les élus locaux ont fait un boulot fantastique", souligne Arash Derambarh qui note que selon la loi, "les inhumations doivent se faire au bout de six jours, mon père a été inhumé au bout de huit jours". Il aimerait bien que "la commission parlementaire puisse parler de ce scandale". "Les familles qui ont perdu un proche n'ont pas eu le deuil et les cérémonies qu'ils méritent", dénonce-t-il.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

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