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"À Mayotte, on est dans une situation de crise absolue"

Mayotte est reconfinée pour trois semaines minimum, sur fond d’insécurité Estelle Youssouffa, présidente du Collectif des Citoyens de Mayotte, était interviewée dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 5 février. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Un fourgon de police vandalisé dans le district de Mamoudzou, à Mayotte, le 2 Septembre 2020. (Ali Al-Daher / AFP)

"Ne pas empêcher l’économie informelle, clandestine"

La situation est problématique à Mayotte, où la situation était déjà difficile depuis plusieurs semaines. Ce reconfinement était-il attendu ? "On l’espérait, reconnaît Estelle Youssouffa, présidente du Collectif des Citoyens de Mayotte, qui souligne "la réelle lenteur des autorités à prendre enfin cette décision. Je voudrais rappeler que les autorités sud-africaines ont alerté sur leur variant, sa mortalité, le fait qu’il touchait les jeunes, depuis le 18 décembre."

"Le couvre-feu à Mayotte a été décidé le 18 janvier et on voit un confinement le 5 février. On nous parle tout le temps d’une course contre la montre pour arrêter la circulation du virus. Nous, nous avons une ARS et une préfecture qui lambinent. On dit officiellement qu’il s’agit de ne pas confiner pour ne pas empêcher l’économie informelle, c’est-à-dire clandestine, de prospérer. Dans les motifs officiels présentés par le préfet de Mayotte, il a été dit qu’il ne fallait pas empêcher la survie de l’économie informelle, et que si l’on fermait les écoles, il y aurait encore plus de violence."

 

"Deux variants, une explosion de la violence"

"Les entrepreneurs se demandent pourquoi ils paient des impôts. Quand on voit des vagues d’assassinats pendant le couvre-feu, avec des bandes de jeunes…", regrette la présidente du Collectif des Citoyens de Mayotte. "Le sujet est de voir si le préfet va réussir à faire appliquer ce couvre-feu à la population comorienne en situation irrégulière à Mayotte, au bas mot entre un tiers et la moitié des 450.000 habitants. À Mayotte, on est dans une situation de crise absolue, avec deux variants, une explosion de la violence, et d’énormes difficultés pour les autorités à maintenir l’ordre public."

"Les gens sont terrorisés, restent chez eux car ils ont peur des bandes de jeunes qui font régner la terreur. Le soir, il n’ y a pas un chat, sauf les voyous dans les rues. Le sujet, maintenant, est de faire venir de toute urgence les vaccins et d’obtenir des renforts. L’hôpital à Mayotte est déjà complètement débordé. Le plan est d’envoyer les malades à la Réunion. Mais il y a aussi le variant sud-africain là-bas. Qu’est-ce que l’on va faire quand ils seront saturés ?"

 

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