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Télévangéliste, truismes, discours fondateur… Les réactions après le Congrès à Versailles

Par Benjamin Rieth

Quelques heures après le discours d’Emmanuel Macron devant le Parlement réuni à Versailles, les principaux responsables politiques sont intervenus pour réagir aux propos du chef de l’État.

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Après plus d’une heure trente de discours devant les sénateurs et les députés réunis en Congrès à Versailles, Emmanuel Macron ne semble avoir convaincu que ses partisans. À la sortie, Marine Le Pen, députée et présidente du Front national a dénoncé un "sermon de télévangéliste". "Nous n’en savons pas plus en entrant qu’en sortant", a ajouté la députée FN du Pas-de-Calais affirmant : "On a le sentiment qu’il persiste dans un flou lyrique qui a été un marqueur de la campagne, sauf que nous ne sommes plus en campagne".

Chez Les Républicains, les avis sont un peu plus mitigés entre partisans de l’opposition et "les Constructifs". Si sur Twitter, Eric Ciotti déplore un discours "creux, pompeux et ennuyeux", Frank Riester a jugé que ce quinquennat "doit être une réussite pour la France". "Nous souhaitons travailler de façon libre et responsable avec le gouvernement" a-t-il poursuivi, en adressant malgré tout un avertissement : "Veillons néanmoins à ne pas compromettre l’équilibre bénéfique entre renouvellement et expérience. Prenons garde également de ne pas tomber dans un antiparlementarisme démagogique".

Pour Bruno Retailleau, patron des sénateurs Les Républicains et très proche de François Fillon, "Emmanuel Macron s’est enfermé lui-même dans une contradiction redoutable : il devait être assez général pour ne pas empiéter sur le terrain du premier ministre, au risque d’être pas assez précis".

Du côté de la France insoumisesi le groupe parlementaire n’était pas présent au sein de l’hémicycle, les députés ont tout de même assisté au discours devant la télévision. Sur Facebook, peu de temps avant le rassemblement organisé place de la République avec ses soutiens, Jean-Luc Mélenchon, président du groupe à l’Assemblée, a qualifié l’intervention du chef de l’État "d’interminable pluie de truismes à Versailles". Il s’en est également pris à "l’égrenage de bons sentiments et d'emballages mièvres d'une férocité sociale décomplexée". Et le leader de la France insoumise de résumer : "Au total : niveau rédactionnel de chambre de commerce, pensée politique d'un dogmatisme libéral aussi désuet que lunaire. Le brasier du dégagisme n'est pas prêt de s'éteindre".

Au Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a réagi sur son compte Twitter : "Le message de Versailles est simple : 'Moi je pense, toi tu exécutes et vous, vous commentez’". Un avis qui tranche avec les nuances apportées par Didier Guillaume, président du groupe socialiste et apparenté au Sénat : "Le peuple s’est exprimé, il a exprimé une lassitude et il faut répondre à cette exaspération. La rencontre du président de la République avec les parlementaires c’est une marque de respect. Je dis chiche. Mais j’ai une proposition, que le président de la République vienne écouter les parlementaires, et leur réponde".

Le seul son de cloche totalement positif à l’issue du discours du président est à chercher du côté de la majorité présidentielle. Ainsi selon Franck Ferrand, "les objectifs sont clairs, y compris sur les évolutions institutionnelles". Pour le président du groupe la République en Marche à l’Assemblée, "l’heure est l’action". "Prenons la mesure de l’histoire, et marchons, marchons, pour que l’espoir abreuve nos sillons", a-t-il poursuivi adaptant les paroles de La Marseillaise. Le sénateur ex-PS rallié à En Marche, François Patriat, a lui salué "un discours fondateur, de rassemblement, cohérent, appelant au renouvellement". Le sénateur n’a pas hésité à comparer Emmanuel Macron à "John Fitzgerald Kennedy". "J’entends ici ou là parler de dérive monarchique, de pouvoir jupitérien : tenir de tels propos c’est préférer les petites histoires à l’histoire", a-t-il conclu.

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