single.php

Soirée refusée au Champ de Mars, nouvel épisode de la bataille Hidalgo-Macron

Par Jérémy Jeantet

La mairie de Paris a refusé à Emmanuel Macron de tenir sa soirée électorale, dimanche, sur le Champ de Mars. Même si Anne Hidalgo a appelé à voter Macron pour faire barrage au Front national, l'inimitié entre les deux personnalités politiques est notoire.

paix
Un forum pour la paix à Paris. (photo d'illustration : Pixabay)

Emmanuel Macron est-il le bienvenu à Paris ? En tout cas, pas au Champ de Mars ce dimanche soir. Le candidat d'En Marche ! avait en effet déposé une demande officielle pour y tenir sa soirée électorale, dimanche, face à la tour Eiffel.

Cette demande a été refusée par la mairie de Paris. Pas pour des raisons de sécurité, puisque la préfecture de police de Paris avait rendu un avis favorable. Pour expliquer son choix, la mairie avance une explication plus étonnante : il faut absolument préserver le bon état des pelouses du Champ de Mars pour la visite des membres de la commission d'évaluation du CIO, le week-end suivant, en vue de la candidature de la ville de Paris pour accueillir les Jeux Olympiques de 2024.

La pyramide remplacera la tour Eiffel en arrière-plan

Le candidat d'En Marche ! juge la place de la Concorde trop connotée à droite après les célébrations des succès de Nicolas Sarkozy en 2007 et Jacques Chirac en 1995, et les places Bastille et de la République trop à gauche. Il devrait se rabattre sur l'esplanade du Louvre.

La mairie de Paris réfute toute tentative de mettre des bâtons dans les roues d'Emmanuel Macron et rappelle que toutes les places parisiennes sont libres. Pourtant, il s'agit là d'un énième épisode révélateur des fortes tensions qui existent entre l'ancien ministre de l'Économie et la maire de Paris.

La bataille Hidalgo-Macron, avec 2020 dans le viseur

Il y a un an, déjà, quand Emmanuel Macron était allé participer aux commémorations pour Jeanne d'Arc à Orléans, Anne Hidalgo avait été interrogée sur le sujet par nos confrères de LCI et sa réponse avait été lapidaire : "Je suis maire de Paris. Les itinéraires des uns et des autres, les petites phrases, j’en ai rien à battre."

Plus récemment, la maire de Paris avait pris position, pendant la campagne du premier tour, en faveur de Benoît Hamon, jugeant qu'Emmanuel Macron n'était "pas de gauche". Appelant à voter Macron pour faire barrage au Front national dès le lendemain du 1er tour, Anne Hidalgo a bien fait comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un choix d'adhésion. Lundi 1er mai, alors qu'Emmanuel Macron commémorait la mort de Brahim Mouarram, jeté dans la Seine par un militant d'extrême droite en 1995, Anne Hidalgo avait déjà quitté les lieux, après avoir déposé une gerbe en mémoire de la victime. Peu après Macron, c'est Jean-Luc Mélenchon qui se présentait à son tour sur les lieux. Donnant l'image incroyable d'une gauche, tirant à boulets rouges jour et nuit sur le Front national, mais incapable de s'afficher sur une photo commune en mémoire des victimes du racisme.

Refuser le Champ de Mars à Emmanuel Macron s'inscrit donc dans cette succession d'oppositions et dans un climat de forte tension entre les deux personnalités. D'autant que c'est déjà un peu l'avenir de la mairie de Paris en 2020 qui est en train de se jouer. Anne Hidalgo doit contenir la vague Macron à Paris si elle veut conserver son siège. Au premier tour, dimanche 23 avril, Emmanuel Macron a réuni près de 35 % des suffrages dans la capitale, quand Benoît Hamon n'en comptabilisait que 10 %.

Avant la sentence des résultats, de nombreux proches d'Anne Hidalgo à la mairie avait déjà soutenu Emmanuel Macron. À trois ans des municipales, Anne Hidalgo doit également s'activer pour ne pas se laisser distancer par les "marcheurs".

L'info en continu
15H
14H
13H
12H
11H
10H
Revenir
au direct

À Suivre
/