On voit que le rapport passionné et compliqué de la France avec son histoire s'invite encore dans cette campagne. La polémique déclenchée par les dires de Marine le Pen fait soubresauter, parce que s'il n'y a pas de révisionnisme, comme les propos de son père sur les chambres à gaz à l'époque, pourquoi rallumer un front aussi symbolique que celui de la responsabilité de la France sous Vichy ? L'épisode de la rafle des Juifs au Vélodrome d'Hiver avec l'aide active de la police française reste une blessure vivace dans l'histoire de la communauté nationale. Elle fut étudiée depuis longtemps par les universitaires, ils ont établi depuis la participation des fonctionnaires de police et de Français ayant dénoncé leurs voisins. Il est impossible d'imaginer un dérapage d'une responsable politique aussi maitrisée que Marine le Pen. Alors il y a plusieurs possibilités. Taraudée par la résistance des électeurs les plus âgés à sa candidature, inquiète de sa très légère baisse dans les sondages, Marine le Pen choisit de répondre à la question récurrente de l'inlassable Olivier Mazerolle au responsable du Fn à ce sujet. Elle le recarde d'ailleurs assez vite, elle a compris que c'était très sensible en disant qu'elle est sur la ligne du général De Gaulle et de Mitterrand, qui voulaient réconcilier la France après Vichy. C'est Jacques Chirac qui en 1995 fera voler ce consensus en éclat.
Réconcilier la France
Les propos de Marine le Pen la semaine dernière défrisent les chroniqueurs. Ses partisans se mobilisent sur les réseaux sociaux, afin de calmer le jeu.
