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Rachida Dati : "Quand on voit Sylvie Goulard, l'exemplarité est à géométrie variable"

Par Mathieu D'Hondt

Rachida Dati (députée européenne et maire LR du VIIe arrondissement de Paris) était ce jeudi l'invitée du petit-déjeuner politique.

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L'ex-garde des Sceaux Rachida Dati était ce jeudi l'invitée de Patrick Roger dans le petit-déjeuner politique de Sud Radio. En tant qu'ancienne ministre de la Justice, l'actuelle députée européenne a surtout été invitée à commenter les dernières "affaires" à la Une, notamment les accusations de viol portées contre le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, mais aussi et surtout la révocation de Mathieu Gallet, débarqué de Radio France par le CSA.

"On profite des institutions pour nommer ses copains"

Alors que l'unité du parti LR commence à se fissurer sur le cas Darmanin, Radida Dati - sans jamais réclamer ni contester l'idée d'une démission du ministre - préfère se concentrer sur l'aspect juridique en invoquant la "présomption d'innocence", militant pour que la justice fasse son travail sereinement et rapidement. "Il y a un sacro-saint principe en droit, que l'on piétine tous les jours, c'est la présomption d'innocence. La justice est saisie, il faut qu'elle fasse son enquête et qu'elle décide vite", déclare-t-elle ainsi. "Ce qui jette le trouble dans le débat en ce moment, c'est que l'on a le sentiment, avec ce qui sort médiatiquement, d'avoir quelqu'un qui demande un service et puis que l'histoire se finit dans un... club échangiste (...) ça nous donne l'impression que cette affaire est un peu glauque", ajoute-t-elle toutefois.

Concernant le cas Mathieu Gallet, révoqué par le CSA suite à sa condamnation avec sursis pour "favoritisme", l'intéressée s'est montrée un peu plus loquace, soulignant d'abord l'impartialité du CSA et les lourdes charges à l'encontre du désormais ex-patron de Radio France. "D'abord, le CSA est une autorité indépendante dans la mesure où il y a, dans sa mission, la possibilité de nommer et révoquer. La révocation est donc possible, c'est son droit souverain et elle l'a fait avec des éléments apparemment objectifs. La condamnation est lourde, les qualifications sont lourdes et les éléments constitutifs de l'infraction sont avérés", rappelle-t-elle ainsi avant d'ajouter : "Ce qui est gênant, c'est qu'il a fait appel et que l'on aurait peut-être dû attendre que l'appel soit purgé pour prendre une décision aussi définitive. Mathieu Gallet aurait peut-être pu se mettre en retrait en attendant que le recours soit purgé". Interrogée ensuite sur le fait que cette condamnation résonne comme l'exemplarité prônée par Emmanuel Macron, l'eurodéputée se montre en revanche bien plus critique. "L'exemplarité est à géométrie variable", rétorque-t-elle dans un premier temps, avant de cibler le cas de Sylvie Goulard, l’éphémère ministre des Armées qui avait dû démissionner prématurément du gouvernement en juin dernier, suite à l’enquête sur les soupçons d’emplois présumés fictifs du MoDem au Parlement européen. "Quand on voit Goulard (Sylvie), qui était partie soi-disant pour se mettre à la disposition de la justice, qui se retrouve à la Banque de France (...) Je n'aime pas ce type de nomination. On profite des institutions pour nommer ses copains. J'ai cru comprendre qu'elle n'était que de passage à la Banque de France, elle est très bien payée avec des avantages non négligeables et tout ça pour finir à la Banque centrale européenne et à l'insu de tout le monde. On a peut-être notre mot à dire aussi, non ?", déplore-t-telle ainsi.

Rachida Dati, qui est également maire du VIIe arrondissement de Paris, est revenue par ailleurs sur la problématique des rats dans la capitale. Confirmant la présence accrue des rongeurs dans les rues parisiennes et notamment celles du secteur qu'elle administre, l'élue a tenu à rappeler qu'elle fut l'une des premières à alerter la mairie de Paris sur le sujet. "Il y a deux aspects sur lesquels j'avais alerté Anne Hidalgo : la propreté et les rats. Et c'est d'ailleurs suite à mon alerte que des opérations ont été menées", explique-t-elle d'abord. "Je le vois dans mon arrondissement (...) notamment sur le Champs de Mars, j'ai un vrai problème : sous le mur de la paix, qui doit être démonté, il y a un foyer de rats", poursuit-elle. "J'ai une halte-garderie où les rats jouent quasiment avec les enfants, ils ne sont plus effrayés. On en a de plus en plus", insiste-elle encore.

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Rachida Dati, invitée du petit-déjeuner politique

 

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