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Pierre Botton : "Certains détenus radicalisés devraient être en prison militaire"

Par Benjamin Jeanjean

Fondateur de l’association Ensemble contre la récidive, Pierre Botton était l’invité politique de Michaël Darmon ce samedi pour revenir sur la situation actuelle dans les prisons françaises.

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"Ça ne m’étonne pas du tout, je l’ai annoncé il y a très longtemps. Ce mouvement des surveillants est salutaire car il attire l’attention sur un problème extraordinairement grave qui va déborder dans un an et demi à l’extérieur des prisons". Le ton est sérieux et solennel. Au micro de Sud Radio, Pierre Botton ne prend pas à la légère la situation actuelle des prisons françaises, paralysées par un mouvement social des surveillants qui réclament notamment plus de moyens pour garantir leur sécurité, à l’heure où de nombreux détenus se radicalisent de plus en plus au contact de jihadistes chevronnés.

Lui-même ancien détenu dans les années 1990 suite à "l'affaire Pierre Botton" qui a notamment vu la condamnation de Michel Noir, maire de Lyon de 1989 à 1995, Pierre Botton a fondé l’association Ensemble contre la récidive pour sensibiliser sur ce sujet. "Lorsque la personne des attentats du 13 novembre est rentrée à Fleury, il a été applaudi par les détenus. Voilà ce qui se passe. Lorsque la minute de silence a été demandée dans les prisons, elle a été sifflée. Je vous parle de quelque chose qui a eu lieu il y a plus de deux ans, et rien n’a été fait. La misère est en prison. Elle est aussi dans les cités, et dans les cités il y a beaucoup de gens issus de l’immigration, de deuxième ou troisième génération, dont on ne s’est pas occupé. Et ils trouvent chez ces leaders radicaux un point d’ancrage. Il faut bien savoir que ce ne sont pas les grands braqueurs ou les gens de la mafia corse que vous allez radicaliser, ce sont des gens faibles", déclare-t-il.

"Si on perd du temps, dans un an il y aura 4000 détenus radicalisés"

"Lorsque j’ai attiré l’attention sur la radicalisation dans les prisons, il y avait 200 ou 300 détenus concernés. On en est à 2000 aujourd’hui, et si on perd du temps, dans un an ce sera 4000. Or, on parle là de détenus qui purgent des peines légères, et qui sortent donc rapidement…", ajoute-t-il avant de développer ses idées pour remédier à la proposition. "Si vous construisez des prisons pour les peines légères, vous isolez les plus faibles des plus durs. Nous avons un projet validé par l’administration pénitentiaire depuis maintenant plus de six ans, mais il ne plaît pas parce qu’il est révolutionnaire. On veut donner du travail à l’intérieur de la prison, donner des salaires, faire payer un loyer, donner une formation et du travail, etc. Évidemment ce sont des groupes privés qui se chargent de tout cela puisque ce sont eux qui ont le travail ! Le travail évite l’oisiveté, qui est la mère du vice. Il faut aller très vite. Nous avons un projet, en deux ans on peut le livrer", indique-t-il.

Pour Pierre Botton, les radicalisés gagnent clairement en influence dans les prisons. "Au tout début, ils se laissaient pousser la barbe, ils étaient en djellabas, etc. Aujourd’hui, vous ne pouvez plus les reconnaître. Ils font du prosélytisme dans les cours de promenade, et c’est quelque chose de très fort. Si je vous mets seul avec trois autres détenus sans pouvoir sortir, si ce n’est pour la promenade, que je vous interdis d’écouter cette musique de mécréant et que je vous demande de faire la prière avec les autres cinq fois par jour, vous ne tiendrez pas longtemps…", assure-t-il. Pour l'homme d’affaires, certaines décisions radicales doivent être prises. "Ces gens font la guerre, ils ont tué des gens. Et la guerre c'est le travail de l'armée. Je pense donc que certains d’entre eux devraient être en prison militaire", conclut-il.

"Lesdétenus radicalisés font la guerre. Et la guerre c'est le travail de l'armée. Je pense donc que certains d’entre eux devraient être en #prison militaire", assure Pierre Botton (Ensemble contre la récidive) au micro de @DarmonMichael #SudRadioWE https://t.co/tnmDM8OqrD pic.twitter.com/Bz5ynGMqqd

— Sud Radio (@SudRadio) 27 janvier 2018

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