Olivier Dussopt est plutôt élogieux à l'égard du nouveau secrétaire d'État chargé des retraites, Laurent Pietraszewski. Nommé dans la nuit en remplacement de Jean-Paul Delevoye, le député de la majorité "est un spécialiste des questions sociales", selon le secrétaire d'État auprès du ministre de l’Action et des comptes publics. "Il s'est extrêmement impliqué à l’Assemblée nationale sur les dossiers relatifs au droit social, il connaît bien le dossier" assure Olivier Dussopt, dont le nom avait circulé pour remplacer Jean-Paul Delevoye. "À chaque remaniement des noms circulent mais en général, ceux qui font circuler les noms sont ceux qui en savent le moins" s'est-il défendu.
"Faire en sorte que nous sortons d’un système complètement absurde"
Olivier Dussopt précise que "Le travail qui a été fait a été extrêmement important avec 18 mois de concertation et la volonté d’entendre toutes les professions et tous les corps pour la fonction publique". Pour lui, l'objectif est clair, allier "égalité et responsabilité". "L’égalité, c’est faire en sorte que nous sortions d’un système complètement absurde et injuste avec 42 régimes, avec des droits extrêmement différents d’un régime à l’autre, avec un système incapable aujourd’hui de corriger les inégalités". Le secrétaire d'État rappelle la volonté du gouvernement de mettre en place "un système universel, solide et équilibré pour que l’on n’ait pas à revenir tous les 5 ans, 7 ans, sur une réforme des retraites comme c’est le cas depuis 20 ans".
Les négociations doivent reprendre, même si pour le membre du gouvernement elles "ne se sont jamais arrêtées". 'Le Premier ministre recevait il y a encore 10 jours les organisations syndicales, les contacts sont extrêmement denses" rappelle-t-il. "L’ensemble des points présentés comme tels par le Premier ministre restent négociables" ajoute-t-il. Des questions précises et déjà définies : "Comment est-ce qu’on prend en compte la pénibilité ? Comment on l’étend dans la fonction publique ? Comment on fait pour garantir une gouvernance du système, une gestion de ce nouveau système de retraite par les organisations syndicales et patronales ?". Si la réforme semble pourtant arrêtée, Olivier Dussopt met au défi les partenaire sociaux : "Si les organisations syndicales et patronales proposaient une autre méthode que celle que nous proposons qui garantisse l’équilibre, nous sommes ouverts à la discussion".
Une trêve pendant la période des fêtes serait "responsable"
Un futur système de retraite qui sera financé à 75% par les cotisations sociales. "Lorsque l’on veut équilibrer le système de retraite, il n’y a pas 36 moyens. Toucher le montant des pensions, personne ne le veut. On peut toucher à la durée de cotisation, ça a été fait en 2014, on peut penser à un âge d’équilibre, on peut aussi penser au niveau de cotisation" se défend l'intéressé.
Pour Olivier Dussopt, "avec la part de richesse nationale que nous consacrons aux retraites, nous pouvons financer les nouveaux retraités, les nouveaux droits, l’indexation des retraites sur les salaires sans qu’il y ait besoin d’avoir plus qu’aujourd’hui recours à des assurances complémentaires privées". C'est, selon lui, "la vocation du système que nous construisons".
Après la mobilisation du 17 décembre, rassemblant entre 615.000 personnes selon les autorités et 1,8 million d'après la CGT, le secrétaire d'État note qu'il y a eu "2,5 fois moins de grévistes dans la fonction publique hier que le 5 décembre dernier, passant d'un taux de 26% à seulement 10%". Il espère néanmoins "une trêve pendant la période des fêtes", ce qui serait "responsable", selon lui, compte tenu "des avancées faites par le Premier ministre".
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !