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L'ultra gauche va-t-elle saboter le mouvement du 10 septembre ?

Par Luc Boué-Lahorgue

DEBAT SUD RADIO. « Bloquons tout ». Tel est le mot d’ordre du mouvement social du 10 septembre. Toujours marquée au fer rouge par les Gilets jaunes, la contestation populaire retrouve un nouveau souffle en cette rentrée. Un vent de colère qui suscite aussi des craintes : la possible participation de mouvances radicales comme l’ultragauche ou les black blocs.

This photograph shows a graffito reading “See you on September 10, 2025”, written on a bridge overlooking the A47 motorway near Givors, on August 25, 2025. Since July, a call to block everything in France on September 10 has been circulating on social media, an initiative that has been amplified by unions and political parties. (Photo by JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

François Bayrou n'a pas peur. Au micro de nos confrères du 20h de France 2, le Premier ministre a minimisé l'ampleur du mouvement né sur les réseaux sociaux. « 100 000 personnes, c'est un chiffre assez bas pour la société française. Ça veut dire 1 000 personnes en moyenne par département. D'habitude, pour les grandes journées de mobilisation, c'est beaucoup plus ». Bruno Retailleau, quant à lui, a une vision totalement opposée à celle du chef du gouvernement : « Sur le 10, très clairement, on voit bien que le mouvement s’est gauchisé. M. Mélenchon tente de le récupérer (…) c’est la mouvance d’extrême gauche, d’ultragauche, aidée par la CGT, qui va être à l’œuvre. » Le ministre de l’Intérieur ajoute qu’il redoute des « actions spectaculaires » sur tout le territoire.

« Des risques évidents de violence, de blocage, de sabotage »

Au micro de Maxime Lledo dans La Vérité en face, Axel Persson (CGT Cheminots) et Amaury Brelet, rédacteur en chef de Valeurs actuelles, s’opposaient sur la question de la récupération politique du mouvement. Pour le journaliste de Valeurs actuelles, il n’y a pas de débat : « Ce mouvement est déjà récupéré, c’est un mouvement ultra partisan, politisé, qui ne représente absolument pas le peuple français. » Ajoutant qu’« on a affaire là à l’habituel pétaudière sociale et communiste, avec les risques évidents de violence, de blocage, de sabotage. »

« Ceux qui produisent et travaillent ont la légitimité du blocage »

Axel Persson reconnaît que "Bloquons tout" ne "se dirige pas sur les thématiques classiques de l'extrême droite." Le représentant syndical  estime que certaines actions sont illégales mais légitimes. Pour lui, ceux qui ont raison et qui pilotent la grogne, ce sont les travailleurs : « On l'assume, ceux qui produisent et travaillent ont la légitimité du blocage, c'est ce qui fait notre force en tant que travailleurs. »

« C’est la stratégie habituelle du chaos et de la fureur »

Les services de renseignements territoriaux sont sur le pied de guerre et redoutent de possibles blocages, voire des actions de sabotage contre des infrastructures stratégiques (axes routiers, dépôts pétroliers, aéroports, voies ferroviaires, etc.). Sur le plan national, 63 % des Français déclarent soutenir le mouvement, d’après un sondage Toluna–Harris Interactive pour RTL, laissant craindre une journée noire pour les travailleurs.

Selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès publiée le 1er septembre, 69 % des participants auraient voté pour Jean-Luc Mélenchon. En ajoutant les votes en faveur de Philippe Poutou ou Nathalie Arthaud, ce sont plus de 80 % des participants qui seraient issus de la gauche radicale. Ce qui inquiète, c'est le chaos que pourrait engendrer le mouvement. Plus de 100 000 participants estimés, 40 actions différentes dispatchées sur tout le territoire, pour Amaury Brelet, ça ne fait aucun doute : « C’est la stratégie habituelle du chaos et de la fureur. »

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