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Luc Carvounas : "Ma ligne, c'est la gauche arc-en-ciel et le socle rose-rouge-vert"

Par Benjamin Jeanjean

Député (PS) du Val-de-Marne et candidat à la tête du parti, Luc Carvounas était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce lundi.

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Stéphane Le Foll, Emmanuel Maurel, Olivier Faure et donc... Luc Carvounas. Voilà les quatre candidats au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste pour le scrutin du 15 mars prochain. Une élection qui se jouera donc sans femmes candidates, alors que Delphine Batho a longtemps cru pouvoir entrer dans la course. Mais pour Luc Carvounas, député du Val-de-Marne et invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi, pas question d’y voir une forme de discrimination à l’intérieur du parti. "J’ai regretté que Najat Vallaud-Belkacem n’ait pas souhaité candidater, car ça aurait fait un joli débat. Delphine Batho n’a pas pu se présenter, mais ne faites pas un procès d’intention au PS. On a élu il y a quelques années une patronne qui s’appelait Martine Aubry, c’est le PS qui a envoyé en premier une femme au deuxième tour d’une élection présidentielle et qui a nommé la seule femme Première ministre sous François Mitterrand. Qu’on ne nous fasse donc pas un procès d’intention à l’instant T d’une compétition interne sur le fait qu’on n’a pas de candidates !", clame-t-il.

"J’ai été le seul candidat à voter contre la politique générale d’Édouard Philippe"

Quant à sa propre ligne politique pour cette élection, Luc Carvounas assure vouloir rassembler la gauche le plus largement possible. "On a entendu beaucoup de noms jusqu’à samedi, on parlait de Julien Dray, de Delphine Batho, de Rachid Temal... Je leur tends la main à tous, car je pense qu’ils ont la même envie que moi de renverser la table et de tourner la page. À force d’être dans l’eau tiède au Parti Socialiste, on deviendra peut-être le SPD avec Martin Schulz ! (…) Je suis le seul candidat au poste de Premier secrétaire qui a voté contre le discours de politique générale d’Édouard Philippe, ma position a été très claire. Ma ligne est celle de la gauche arc-en-ciel, du socle rose-rouge-vert mais pas seulement, car les partis politiques ne suffisent plus et doivent s’ouvrir à la société civile (syndicats, associations, organisations socio-professionnelles, etc.)", déclare-t-il.

Également interrogé sur le conflit social actuel dans les prisons et les négociations qui se poursuivent entre les syndicats de surveillants pénitentiaires et la ministre de la Justice Nicole Belloubet, Luc Carvounas n’a pas manqué de rappeler un petit épisode quelque peu gênant pour la ministre. "La garde des Sceaux devrait d’abord écouter l’opposition quand elle dit que cette république en marche est une république bienveillante. Je me souviens que pendant le projet de loi de finances et le budget de la justice, le groupe socialiste avait déposé un amendement demandant la création de 1000 postes supplémentaires. La ministre s’est alors levée dans l’hémicycle pour nous donner un cours et nous expliquer que nous n’avions rien compris et que cela ne changerait rien. Et qu’est-ce qu’on voit après cette crise sociale ? La création de 1100 postes sur quatre ans ! Aujourd’hui, la pénitentiaire est le parent pauvre de la justice, il faut en avoir conscience. Certes, on part de loin et il y a du travail à faire. Regardez l’état de nos prisons !", lance-t-il.

"Je ne veux pas d’une situation à l’autrichienne pour 2022"

L’ancien sénateur (2011-2017) a par ailleurs réagi à la condamnation à un an de prison avec sursis de Mathieu Gallet, président de Radio France, pour favoritisme à l’époque où il travaillait à l'Ina. Auditionné par le CSA ce lundi, ce dernier joue sa tête mais Luc Carvounas n’hésite pas une seconde lorsqu’on lui demande s’il doit rester à la tête de Radio France. "Non. Je pense que Matthieu Gallet, à partir du moment où il est condamné, devrait prendre acte de cette condamnation et se retirer. Il y a cette audition du CSA et je ne sais pas ce qu’il se décidera, mais je crois qu’une entreprise publique comme Radio France ne peut pas avoir à sa tête quelqu’un qui est condamné", martèle-t-il.

Enfin, Luc Carvounas s'est exprimé sur le cas de Laurent Wauquiez, qui tente de reconstruire la droite dans un contexte très tendu chez Les Républicains. "Laurent Wauquiez, c’est la droite dure, qui se dit républicaine et qui pactise avec Sens Commun dans certaines collectivités. Laurent Wauquiez affiche très clairement qu’il veut que des personnalités comme Alain Juppé ou Valérie Pécresse sortent de son giron pour faire un peu le tri. Mais le renouvellement pour le renouvellement n’a jamais été une ligne politique pour moi. C’est en tous cas un adversaire qu’il faut prendre au sérieux, et je ne veux pas qu’on se retrouve en 2022 dans une situation à l’autrichienne, avec une droite dure qui s’allie avec l’extrême-droite car la gauche n’aura pas su s’organiser et proposer un programme intelligent pour nos concitoyens", prévient-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Luc Carvounas dans le Grand Matin Sud Radio

 

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