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Les équilibres gouvernementaux et l’ombre grandissante de la IVème République

Suite aux différentes affaires judiciaires impliquant les uns et les autres, l’exécutif a décidé cette semaine de donner un coup de pied dans la fourmilière du gouvernement. Un coup de pied pas si petit que cela.

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Remaniement plus ample que prévu, on l’a vu. Une décision à la fois bienvenue et cohérente.

Bienvenue parce que le recasage de Richard Ferrand à l’Assemblée nationale, la démission de Sylvie Goulard et le maintien dans un premier temps de François Bayrou et Marielle de Sarnez faisaient flotter un fumet de tambouille politicienne que l’on espérait ne plus avoir à respirer. Le président de la République a donc décidé d’ouvrir grand les fenêtres du Conseil des ministres pour provoquer un courant d’air qui a emporté jusqu’à son plus décisif soutien de la dernière présidentielle.

Cohérente parce qu’il n’était pas tenable qu’un garde des Sceaux en charge d’une loi sur la moralisation de la vie politique soit sous la menace d’une épée de Damoclès judiciaire, d’autant que les connaisseurs du dossier des emplois supposés fictifs du MoDem estiment pour la plupart que l’enfant se présente mal, comme disait Frédéric Dard. Mieux valait donc devancer l’appel plutôt que de risquer une ou plusieurs démissions pour cause de mise en examen.

Emmanuel Macron s’est, en la circonstance, moins comporté en joueur d’échecs qu’en joueur de domino, le départ de Richard Ferrand déclenchant en cascade celui de Sylvie Goulard, puis ceux de François Bayrou et de Marielle de Sarnez, tout ce beau monde jurant la main sur le cœur agir de son propre chef dans l’intérêt du gouvernement et de la France bien sûr.

Tout est bien qui finit bien alors ? Eh bien pas tout à fait. On dit souvent un peu vite qu’Emmanuel Macron a renoué avec les fondamentaux de la Vème République. Mais les équilibres de plus en plus subtils qui président à la composition de ces gouvernements où doivent s’afficher les parités hommes-femmes, droite-gauche, poids lourds-novices, proches de Macron-proches de Philippe (liste non exhaustive) commencent à fâcheusement évoquer les combinaisons de la IVème République. Avec, entre autres, la surprenante invention du poste de ministre auprès du ministre.

De plus, l’entrée de personnalités classées à gauche, sans doute pour répondre aux mauvais reports de voix de ce camp lors des dernières législatives, ne saurait masquer le caractère social-libéral du projet macronien. Un projet de droite, pour dire les choses plus clairement, comme cela apparaît déjà dans la future loi Travail. Trop de cuisine gouvernementale, trop de libéralisme : deux excès qui commencent à se traduire négativement dans les enquêtes d’opinion. Une tendance qui pourrait bien s’aggraver à l’avenir.

Réécoutez ici l’édito politique d’Éric Naulleau dans le Grand Matin Sud Radio

 

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