Pas de grand suspense, c’est Angela Merkel qui devrait sortir victorieuse. Mais dès la semaine prochaine, je peux vous dire que Paris et Berlin doivent annoncer leur intention de renforcer la construction européenne sur des terrains concrets : sécurité, défense, climat, industrie. Dans les tuyaux, un ministre des Finances de la zone euro et l’intention d’avancer vers un budget commun de la zone euro. À l’Élysée, on dit précisément : "La réélection de Merkel, ce n’est pas le retour de la taulière, mais la lancement d’un partenariat entre les deux pays". L’Allemagne s’apprête donc à faire des pas inédits en matière de défense, par exemple. Angela Merkel se dit également confiante dans les tuyaux envoyés par la France, notamment sur la réforme du marché du travail.
Il s’agit bien d’un pacte passé avant l’élection de Macron, qui est la clé de voûte du quinquennat. Macron a dit en substance à Merkel : "Je ne suis ni Hollande ni Sarkozy, je ferai les réformes". En revanche, elle se dit prête à l’aider. Nous verrons si elle tient parole, car elle devra également construire une coalition et signer avec ses partenaires un contrat de gouvernement très détaillé.
Connaissez-vous le nom de code des conseillers de Macron vis-à-vis de la coalition allemande qu’ils souhaitent ? La coalition jamaïcaine. Ils veulent le SPD, les Verts réalistes et les libéraux, soit les couleurs du drapeau de la Jamaïque. On a vu également Sigmar Gabriel, le ministre allemand des Affaires étrangères, être présent au Conseil des ministres. Et pas n’importe lequel : celui où les ordonnances étaient présentées. Échange de bons procédés donc : sous l’œil du gouvernement allemand, la France a annoncé la fin d’un Code du travail verrouillé, et en France on a mis en avant une personnalité social-démocrate que Merkel voudrait renforcer.
Bref, l’ère de la France-Allemagne est bien lancée.
Réécoutez aussi en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio