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L'édito politique de Françoise Degois - "Les banques influent directement sur la vie démocratique de notre pays !"

Marine Le Pen lance un appel aux dons équivalant à 20 millions d'euros - soit le montant autorisé et quasi-nécessaire pour le second tour de la campagne présidentielle. Si ce problème se pose, c'est parce que les banques refusent de prêter à certains partis, d'où l'idée qui (ré)émerge d'une banque démocratique.

Françoise Degois
L'édito politique de Françoise Degois, chaque jeudi à 7h20.

Retrouvez l'édito politique de Françoise Degois chaque mercredi à 7h20 sur sudradio.fr

"Marine Le Pen a lancé une souscription auprès des citoyens d'environ 20 millions d'euros, pourquoi ?

On peut entendre ce que dit la finaliste de la présidentielle, ce n'est pas un petit parti ! Et ce n'est pas seulement le problème de Marine Le Pen, en février 2019, Le RN, L'UDI, DLF, la FI, Benoît Hamon tiraient tous la sonnette d'alarme en disant que "personne ne veut nous prêter pour la campagne des Européennes !". Aucune banque ne veut prêter car celles-ci sont frileuses : il faut y aller avec de bons sondages, de bonnes analyses politiques prouvant la capacité du candidat à gagner. Et puis, en dessous de 5%, les banques ne sont pas remboursées donc le candidat paie de sa poche. En effet, les banques ont peur de la Commission de contrôle des comptes de campagne, car si les comptes ne sont pas validés, les banques l'ont dans le baba. Pas de validation = blocage des remboursements. C'est complètement fou parce que ça veut dire que les banques influent directement sur la vie démocratique de notre pays.

D'où l'idée d'une Banque démocratique qui revient en permanence...

Cette idée était formidable ! Une idée de l'éphémère François-Bayrou-garde-des-Sceaux qui garantissait l'emprunt et le crédit à tous les partis politiques. Mais cette idée a été abandonnée avec le départ de Bayrou du gouvernement. La seule chose qui a été conservée, c’est le médiateur entre les partis politiques et les banques, qui ne sert absolument à rien ! Pourtant, ce financement est strict, clair, plafonné. Par exemple, vous ne pouvez pas dépenser plus de 38 500 euros pour les législatives, 16 millions et demi pour le premier tour, 22 millions et demi pour le second tour. On peut d'ailleurs comprendre sans trop de difficultés que Marine Le Pen se projette déjà au second tour de la présidentielle. Les dons ne peuvent pas dépasser 7500 euros par personne. On n'a pas ce problème aux États-Unis par exemple.

Certains disent que la Commission a été très dure avec Jean-Luc Mélenchon et qu'elle a été moins dure avec Emmanuel Macron. Mais en réalité, rien d'illicite n'a été découvert dans les comptes de l'actuel Président car contrairement à ce que beaucoup pensent, ces gens travaillent ! Vous pouvez avoir des invalidations des comptes de campagne pour un ticket d'autoroute qui n'est pas retrouvé ! En France, ça fonctionne plutôt bien, on n'est pas aux États-Unis où Michael Bloomberg peut s'offrir la campagne démocrate avec 300 millions de dollars de spots publicitaires. faire appel aux dons, ça fonctionne plutôt bien, regardez Bernie Saunders qui est le champion aujourd'hui : 120 millions de dollars récoltés en dons. Donc Marine Le Pen a raison de faire ça. Le problème avec elle, c'est le contexte. Il y a l'empereur russe, les problèmes financiers du RN.

J'en veux pour preuve que la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a remis en route l'histoire de la banque démocratique. Donc peut-être va-t-on parvenir à un financement de l'État, ce qui est normal en démocratie !"

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