Karl Olive : "La territorialisation des mesures sanitaires peut être une bonne idée"
Les Alpes-Maritimes attendent, lundi 22 février 2021, de connaître les mesures sanitaires renforcées qui seront décidées pour faire face à la pandémie. La Moselle, également durement touchées par la Covid-19, continue de demander le même traitement, écarté jusque-là. Le gouvernement pourrait donc basculer sur des mesures territorialisées. "La gestion du Covid, ce n’est pas une science", rappelle Karl Olive, maire Divers droite de Poissy qui souligne la "cacophonie" qui a marqué les annonces des élus de tous bords. "Je crois que la territorialisation, ça peut être une belle idée."
L’élu de Poissy souligne l’augmentation du taux d’incidence du virus mais également "la déprogrammation" dans les hôpitaux. "Là c’est inquiétant. La porte d’entrée, c’est celle-ci : ce sont les centres hospitaliers qui vont donner le la par rapport à ça." Pour Karl Olive, "la territorialisation" est demandée par les maires de France depuis longtemps car ce sont eux qui connaissent le mieux leur territoire.
[#SudRadio] @KARLOLIVE " La territorialisation des mesures sanitaires peut être une bonne idée. Les maires de France le réclament "
— Sud Radio (@SudRadio) February 22, 2021
"Le variant anglais, on le voit bien, commence à faire des dégâts"
En Île-de-France, la tendance s’est inversée : alors qu’un allègement des mesures était pressentie, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a déclaré que désormais c’est plutôt un serrage de vis qui est sur la table du gouvernement. "Le thermomètre, c’est celui qui nous vient de nos hôpitaux", répète Karl Olive, lui même président du conseil de surveillance de l’hôpital Poissy-Saint-Germain. "Aujourd’hui, les niveaux sont plutôt stables et ne sont pas plus inquiétants que cela. En revanche, le variant anglais, on le voit bien, commence à faire des dégâts." Pour éviter d’augmenter les contaminations, Karl Olive a donc instauré le port du masque "sur l’ensemble du domaine public" dans sa commune.
Le vaccin AstraZeneca, qui pose moins de problèmes de stockage, arrive en pharmacie et chez les médecins généralistes, qui pourront commencer à vacciner cette semaine du 22 février 2021. "On a ouvert le premier centre communal de France qui s’appelle Chez Mauricette", souligne le maire de Poissy, pour lancer la campagne de vaccination. Il en va de même pour "les professionnels de santé" qui sont vaccinés au centre hospitalier communal de la ville. "On n’a pas d’effets secondaires plus que cela", tient-il également à préciser. Quant aux personnels de santé qui craignent que l’AstraZeneca soit moins efficace, "si c’est pour attendre l’ordre d’arrivée des chevaux pour donner le tiercé, on peut attendre longtemps".
"On a parfois [chez les maires écologistes] des décisions qui sont en dehors du sens commun"
Le maire de Lyon, pour fluidifier la circulation dans les cantines, a décidé d’instaurer un menu unique sans viande à l’école. Une décision qui fait débat mais qui n’est pas une première en France, et qui est décidée à cause des mesures sanitaires. "Quand on a ce type d’idées à prendre, et qu'on vient les mettre sur le dos de la commodité, alors il ne faut pas se demander pourquoi de temps en temps nos gamins, dans ces cantines, qui viennent parfois des quartiers populaires, c’est le cas à Lyon comme dans d’autres territoires, sont souvent, à l’occasion de ces repas, le seul moment où ils vont pouvoir manger équilibré."
Le maire de Poissy demande donc qu’on lui explique comment "c’est plus commode de faire cuire, par exemple, de la viande, que faire respecter la chaîne du froid pour les produits laitiers". "Il faut être zinzin", estime Karl Olive qui juge qu’il y a de l’idéologie derrière cette décision, le maire de Lyon étant écologiste. "On voit bien qu’il y a une espèce de microclimat chez les maires écologistes depuis mars 2020" où "on a parfois des décisions qui sont en dehors du sens commun".
[#SudRadio] @KARLOLIVE " #MenuSansViande : Il faut être zinzin pour prendre ce genre de décision ! Pour certains enfants c'est le seul repas équilibré de la journée "
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Enquête demandée au CNRS : "Il n’y a pas à crier au scandale"
600 universitaires en France ont demandé la démission de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, à la suite de sa polémique sur l’islamogauchisme, qui gangrènerait selon elle la société et l'université. La ministre, toutefois, maintient l’enquête demandée au CNRS ainsi que ses propos. "Il n’y a pas à crier au scandale", estime Karl Olive. Toutefois, "est-ce que la séquence est la bonne pour faire cette enquête ? Là, je suis plus réservé" nuance-t-il. Pour lui, la demande de la ministre est un peu maladroite "au moment où sort la loi sur le séparatisme et les principes républicains. Quand on fait de la communication, il faut choisir son timing" explique-t-il.
Il y a quelques jours à Trappes, dans les Yvelines, un enseignant a demandé à quitter l'Éducation nationale, se sentant menacé pour des prises de position, notamment après la mort de Samuel Paty. Il dénonce une emprise communautarisme et islamiste. "Quand un enseignant est en danger ou se sent en danger, il faut d'abord se poser un certain nombre de questions et le soutenir affirme Karl Olive. Ensuite on va aller enquêter et sur Trappes, on a un beau laboratoire d'enquête sur ce sujet comme sur d'autres ! À Poissy, on n'a pas de difficultés tient-il à souligner. Je réunis les cultes une fois par trimestre, pour les écouter, faire remonter leurs doléances. Quand on aime les gens, en général ils vous le rendent, mais on n'est à l'abri de rien !"
Légalisation du cannabis "récréatif" : "C'est la porte-ouverte au grand n'importe quoi dans nos quartiers !"
La décision a été prise à Poissy de suspendre les aides municipales aux familles de mineurs délinquants. "Cette semaine, j'ai rencontré une bonne partie de ces jeunes, de leurs parents, de leurs grands-frères explique le maire de Poissy. Je suis allé discuter avec les mamans, qui sont ô combien respectées par leurs enfants ! Souvent les papas dans ces quartiers ne sont plus là. Le retour que je peux avoir est exceptionnel, car ces mamans nous expliquent comment ça se passe au quotidien et comprennent le sens du message que nous souhaitons faire passer" assure-t-il.
Le problème du trafic de drogue inquiète beaucoup dans certains quartiers. Plusieurs députés ont proposé de légaliser le cannabis "récréatif". "Ce n'est pas du tout ma volonté ! affirme Karl Olive. Si nous autres maires de terrain, on lutte et conquiert le territoire mètre carré par mètre carré, jour après jour, ce n'est pas pour aller recréer des zones de non-droit ! C'est la porte-ouverte au grand n'importe quoi dans nos quartiers ! Nous pouvons certainement améliorer nos lois mais arrêtons de partir dans tous les sens ! Faisons confiance aux maires de France, aux préfets".
Sur la situation dans les quartiers et les banlieues aujourd'hui, "on est tous fautifs ! estime Karl Olive. Il faut balayer devant sa porte : les maires, l'État et les bailleurs. Je suis né dans un quartier populaire magnifique à Poissy rappelle-t-il, on a réussi à retrouver une mixité sociale en faisant tomber les barres, les immeubles, et en recréant la mixité sociale en mettant de l'accession libre. On a un problème de peuplement : aujourd'hui on voit arriver sur nos territoires des populations très précaires, qui viennent de je ne sais où de l'ensemble de l'Île-de-France, qui ne connaissent pas les codes ; si on veut s'en sortir, il faut faire confiance aux maires ! Je ne veux pas qu'on m'impose les populations qui viennent chez moi !"
[#SudRadio] @KARLOLIVE " Il faut faire confiance aux maires pour recréer la mixité sociale dans les #quartiers. Nous avons un problème de peuplement "
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