Julien Denormandie : "beaucoup de Français soutiennent cette réforme. D'autres sont inquiets, à nous de lever cette inquiétude"
À l'Élysée, on fait savoir que ce 5 décembre, jour de grève, est un jour "normal". "C'est un jour de travail surtout précise Julien Denormandie au micro de Patrick Roger. C'est une journée importante, avec ce mouvement de grève qu'on ne minimise pas, mais aussi les difficultés rencontrées par beaucoup de Français. Les transports en commun sont très fortement impactés. On a beaucoup travaillé, notamment au ministère des Transports, pour trouver des solutions alternatives. Ça permettra de minimiser les impacts.
Aujourd'hui, le sujet de la réforme des retraites emporte à la fois les grévistes et les non-grévistes. Beaucoup de Français sont favorables à une réforme des retraites. Beaucoup voient à quel point le système aujourd'hui est discriminant, par-exemple pour les femmes, et injuste, vous avez encore des petites pensions, alors qu'avec la réforme on aura un minimum de 1.000 euros de retraite pour chacun qui a cotisé toute sa vie. Beaucoup de Français soutiennent cette réforme. D'autres sont inquiets, à nous de lever cette inquiétude".
"Je crois qu'on a fait les choses dans le bon ordre"
La communication na-t-elle pas été trop floue au sujet de cette réforme ? s'interroge Patrick Roger. "Ce qui est très difficile, c'est que d'un côté on nous reproche d'être flous parce que nous n'avons pas encore le projet de loi qui donne tous les détails de cette réforme réplique Julien Denormandie. D'un autre côté, vous en avez beaucoup qui nous disent que la concertation prend trop de temps. Certains disent : vous concertez pas assez. D'autres : vous concertez beaucoup trop. Je crois que c'était important de rependre son temps de discussion, de co-construction avec tous les syndicats et les Français. Mais ça nécessite d'avancer pas à pas : quand vous faites une concertation, ça implique évidemment que tout ne soit pas finalisé en 24 heures".
Le gouvernement risque de devoir négocier sous la pression, avec la rue qui est mobilisée. "Cela fait deux ans qu'on travaille dessus explique Julien Denormandie. En début de semaine prochaine, le Haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye va transmettre au Premier ministre les conclusions des concertations. Sur la base de ces propositions, le Premier ministre donnera avant la fin de l'année le détail de la réforme à l'ensemble des Français. Puis s'en suivra le projet de loi. Maintenant, ça va aller vite. On ne peut pas nous reprocher de trop concerter et à la fois de pas assez concerter. Je crois qu'on a fait les choses dans le bon ordre".
Julien Denormandie : "donner les mêmes règles pour tous ne veut pas dire une homogénéité"
Christophe Castaner a envoyé un courriel le 4 décembre expliquant que les policiers conserveront leur droit à un départ anticipé et des niveaux de retraite. "Il y a aujourd'hui 42 régimes spéciaux, avec parfois des différences extrêmes rappelle Julien Denormandie. La fin de ces régimes spéciaux implique de donner les mêmes règles pour tous. Mais ça ne veut pas dire une homogénéité. Évidemment que la dangerosité du métier des policiers doit être prise en compte, comme pour les métiers où il y a une pénibilité.
Il y a aussi la question du niveau des pensions : les pensions de nos retraités actuels ne diminueront pas, les droits acquis seront préservés. La question est la transition, notre objectif est d'accompagner la transition. Les femmes ont en moyenne 40% de retraite en moins : comment peut-on laisser perdurer cela ? On assurera une retraite de 1.000 euros pour tous, on fait en sorte de réduire significativement ces différences entre les femmes et les hommes. Ce qui est sûr, c'est qu'on est un gouvernement qui ose réformer !" assure Julien Denormandie.
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