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Frédéric de Saint-Sernin : "Chirac était un homme de terrain, qui restituait avec une certaine vigueur ce qu'il entendait"

Frédéric de Saint-Sernin, ancien député de Dordogne, ancien secrétaire d’État et proche de Jacques Chirac, rend hommage à Jacques Chirac, au micro de Patrick Roger et Cécile de Ménibus.

Frédéric de Saint-Sernin, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 27 septembre à 7h40.

Frédéric de Saint-Sernin a travaillé pendant des années en politique auprès de Jacques Chirac. "Je me suis engagé pour lui, je l'ai connu en 1988, je travaillais sur les sondages de l'élection présidentielle. J'ai appris à apprécier l'homme mais aussi le candidat en campagne malgré le résultat. Quand je l'ai appelé pour lui annoncer la défaite, c'était ma première annonce et c'est lui qui m'a réconforté".

 

Frédéric de Saint-Sernin : "Jacques Chirac était très attaché au terroir, à ses électeurs, à la Corrèze"

"Moi qui suis quelqu'un d'extrêmement timide et réservé, c'est d'abord lui qui m'a demandé de faire de la politique dans le Périgord, où les électeurs sont en général plutôt de gauche. Il a fallu s'ouvrir, s'extravertir. Il m'a beaucoup aidé, rassuré. On s'est trouvé beaucoup d'échanges autour de la ruralité, la Dordogne touchant la Corrèze, on avait pas mal de sujets. C'était quelqu'un qui était très attaché au terroir, à ses électeurs, à la Corrèze".

Frédéric de Saint-Sernin a ensuite travaillé directement aux côtés de Jacques Chirac à l'Élysée. "J'ai été conseiller officiel quand je n'étais plus député, officieux quand je l'étais. Je suis resté onze ans avec lui". Certains disent de lui qu'il était un filou en politique. "J'ai connu deux Chirac : le Chirac 1988-1995 qui était un chef de parti, un chef de guerre et un tribun, qui partait à la conquête, il fallait atteindre l'Élysée. En 1995, il avait beaucoup plus de recul par rapport aux affaires politiques, il avait le recul du chef d'État, il se sentait très représentatif des Français, il cherchait beaucoup moins l'aspect tactique".

 

"Chirac était un homme de terrain, qui restituait avec une certaine vigueur ce qu'il entendait"

Jacques Chirac avait des valeurs, il était profondément de droite dans un premier temps, et on a l'impression qu'il a abandonné tout ça ensuite. "Je ne sais pas s'il était de droite, de gauche, j'ai entendu beaucoup de niaiseries sur le thème radical-socialiste. Là où il était de droite, c'est qu'il était un grand défenseur de la sécurité des Français à l'intérieur comme à l'extérieur, ce qui est plutôt un critère de droite. Sur le plan social, on peut dire que c'était un président extrêmement social. On a oublié que c'est le Premier ministre entre 1974 et 1976 qui s'engage très fortement socialement, alors que la France commence à connaître un chômage de masse".

Sur l'immigration, c'est aussi assez controversé. "C'était cash ! Mais en aucun cas on peut faire un procès en racisme de Jacques Chirac. Il avait un succès fou Outre-mer. Il a une cote incroyable en Afrique et au Proche-Orient dans les pays arabes. Il était très engagé sur le plan humain, intéressé par les cultures diverses. Mais c'était aussi un homme de terrain, qui de temps en temps restituait avec une certaine vigueur ce qu'il entendait".

 

 

 

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