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Fabien Roussel - "Ils sont pétés de thune et ils nous disent: travaillez plus longtemps, faites des efforts!"

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 17 décembre sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Fabien Roussel, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 17 décembre à 7h40

Fabien Roussel : "ceux qui nous donnent des leçons sont ceux qui aujourd'hui sont bardés de thune"

Jean-Paul Delevoye a démissionné lundi 16 décembre après les révélations successives sur les nombreux mandats qu'il avait oublié de déclarer auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord, s'en tient-il à la version officielle d'un simple oubli ? "C'est insupportable répond Fabien Roussel au micro de Patrick Roger. Quand j'ai découvert en plus qu'il mettait ça sur le dos de sa femme en disant : 'c'est elle qui fait les comptes', je me dis, le ministre, il est gonflé tout de même... Il ne voit pas qu'il y a 5.000 euros en plus sur ses comptes ?! s'indigne-t-il. Ils brassent combien de milliers d'euros, ces gens-là, pour ne pas se rendre compte qu'il y a 5.000 euros qui ne devraient pas être sur leurs comptes ?!

 

Ils vivent en dehors du sol ! Et ce qui me fait mal aux tripes, c'est que ceux qui nous donnent des leçons, sont ceux qui aujourd'hui bardés de thune, gagnent des 1.000 et des 100, et nous disent qu'il faut travailler plus longtemps. Ils sont pétés de thune et ils nous disent : travaillez plus longtemps, faites des efforts ! C'est insupportable. Il est disqualifié, tout comme sa réforme !"

Jean-Paul Delevoye a été président des maires de France. "On peut avoir des mandats comme ceux-là et être déconnecté de la réalité insiste Fabien Roussel. Il suffit d'aligner le nombre d'émoluments, de salaires, de pensions qu'ils cumulent pour se rendre compte qu'ils ne savent plus combien vaut une baguette de pain et la réalité de la vie. Je suis pour limiter les indemnités des parlementaires" précise-t-il. Selon le journal Le Monde, le secrétariat général de l'Élysée était au courant de la situation. "Ils sont tous mouillés ! estime Fabien Roussel. Quand on a Macron qui travaillait avant dans une banque et émargeait à un million d'euros de salaire annuel, comment voulez-vous que ceux-là savent ce que ça fait une hausse de facture d'électricité de 20 à 30 euros de plus par mois ? Ils sont coupés des réalités !"

 

"Avec la démission de Jean-Paul Delevoye, c'est 1-0 pour le monde du travail !"

Pour Fabien Roussel, "avec la démission de Jean-Paul Delevoye, c'est 1-0 pour le monde du travail ! Aujourd'hui, deuxième séquence : grosse mobilisation prévient-il. On a besoin de montrer que le monde du travail est uni, que l'on ne veut pas de cette réforme et de ces gens-là. Je regrette profondément que le gouvernement fasse le choix du bras de fer. Il est décidé de présenter cette réforme un 11 décembre, à quelques jours des fêtes de Noël, la pire des réforme en mettant tout dedans, et il nous demande de ne pas faire grève parce que c'est Noël. C'est intolérable ! Après cette journée de manifestation, on fera le bilan : s'il y a plus de monde et s'il se confirme qu'il y a une majorité de nos concitoyens qui ne veulent pas de cette réforme, il y a ceux qui manifestent et ceux qui ne peuvent pas, le gouvernement doit ouvrir ses deux oreilles et dire qu'il retire sa réforme, qu'on se remettra autour de la table en janvier pour rediscuter de tout estime Fabien Roussel.

Édouard Philippe va recevoir mercredi 18 décembre syndicats et patronat. "Pourquoi il attend demain ? interroge Fabien Roussel. Il ne voit pas aujourd'hui que tout le monde est mobilisé ? Il y a des ports, des aéroports, des raffineries de bloqués. Des personnels soignants vont manifester aussi. Un pays est en éruption : il ne voit pas tout ça ? Il attend demain, une nouvelle journée de mobilisation pour réunir ses ministres ? On est obligé d'attendre que ça pète ? Il faut écouter ceux qui ne peuvent pas manifester et qui n'en pensent pas moins répète Fabien Roussel.

 

"Ils sont en train de préparer un régime par capitalisation"

Cette réforme des retraites passerait-elle si certains renonçaient à certains privilèges ? "Avec la loi actuelle, ils ont déjà aligné les régimes spéciaux sur le régime général. Un cheminot a le droit de partir à 52 ans, mais avec 43 annuités, il faut qu'il commence à travailler à neuf ans ! Il partira avec sa pension complète s'il a commencé à partir à 9 ans [pour les nouveaux entrants, ndlr]. Les régimes spéciaux ont déjà été réformés rappelle Fabien Roussel. Ils représentent 400.000 salariés en tout. Ils sont en colère contre un gouvernement qui les traite de privilégiés, alors que les privilégiés, ce sont les Delevoye, les Macron, les Édouard Philippe

Ils sont en train de casser le régime général, le régime Agirc-Arrco du privé, le régime du service public explique Fabien Roussel. Ils vont mettre tout le monde au régime sec et ils sont en train de préparer un régime par capitalisation, notamment pour les plus jeunes. Demain, il y aura un régime 'universel', mais où tout le monde aura une pension extrêmement basse, et on dit aux jeunes que leur pension sera de 30% à 40% de leur salaire moyen, et donc d'aller vers la capitalisation. La loi Pacte a prévu que les assurances puissent gérer des fonds de pensions de retraite pour les futures générations. Les compagnies d'assurance vont doubler leur chiffre d'affaires dans les années qui viennent et vont se gaver sur le dos de nos pensionnés" alerte Fabien Roussel.

 

Fabien Roussel a menacé d'assigner en justice Bernard Arnault, le patron de LVMH, afin qu'il publie les comptes de sa holding. "La société dont il ne publiait pas les comptes, Bernard Arnault SE, c'est une poupée russe ! explique-t-il. J'aurai des révélations à faire dans les jours qui viennent prévient-il. En matière de dividendes, d'optimisation fiscale, de délocalisation de bénéfices, il y a de quoi dire. Le problème, ce ne sont pas les riches précise-t-il, mais le capital. Ces grandes fortunes sont des hommes et des femmes qui réussissent, qui donnent vie à de belles marques, on peut en être fier. Mais de l'autre côté, il y a un capital avide de toujours plus de richesse et ils le prennent sur la sueur des salariés. Au lieu que ces richesses nous reviennent, elles sont captées par ces personnes".

 

À la question de savoir s'il y aura des trains pour Noël, Fabien Roussel répond "je le souhaite ! Le gouvernement a jusqu'à vendredi pour retirer sa réforme. Sinon, le gouvernement portera la responsabilité lourde de bloquer le pays".

 

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