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Entre la CGT et Emmanuel Macron, les rapports se tendent

Par Benjamin Jeanjean

Alors que la CGT a appelé cette semaine à faire barrage contre le Front national, les rapports entre le syndicat et Emmanuel Macron, favori des sondages, ne sont pas pour autant au beau fixe, loin de là.

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Être au second tour d’une élection présidentielle face à un candidat du Front national peut vous attirer de nombreux soutiens, même les plus inattendus. Si cette année le "barrage républicain" a été bien moins solide qu’en 2002, Emmanuel Macron engrange depuis plusieurs jours de nombreux soutiens publics face à son adversaire d’extrême-droite Marine Le Pen. Parmi ceux-ci, celui d’une grande partie du monde syndical, pourtant très hostile à la politique libérale prônée par Emmanuel Macron depuis son arrivée au gouvernement en 2014 et son expérience de ministre de l’Économie. Si la CFDT a ainsi appelé clairement à voter en faveur du candidat d’En Marche!, la CGT a davantage traîné des pieds mais a tout de même exhorter les Français à voter "contre le Front national".

Macron : "Ce n’est pas la CGT qui est au second tour"

Pour autant, Emmanuel Macron aurait tort de croire le syndicat historiquement proche du Parti communiste adouber sa politique, bien au contraire. C’est ainsi que jeudi, le candidat a été vivement interpellé par des syndicalistes CGT opposés à la loi Travail. Ce à quoi il a – maladroitement – répondu : "Ce n'est pas la CGT qui est au deuxième tour de la présidentielle, ce n'est pas la CGT qui va présider le pays". Une réaction qui ne passe pas auprès du secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, qui invite ce vendredi Emmanuel Macron à faire preuve d’"un peu d'humilité".

Martinez appelle Macron à "un peu d’humilité"

"Il faut savoir écouter la base, il ne faut pas gonfler les épaules en disant "ça y est, vous avez voté pour moi, je ne m'occupe plus de vous"", a-t-il averti dans des propos rapportés par l’AFP, précisant qu’Emmanuel Macron "a fait 24% des votants au premier tour. S'il est déjà dans l'idée que tous ceux qui vont voter pour lui adhèrent à son programme, c'est une grave erreur politique". "C'est celui qui a eu le plus de vote par défaut au premier tour. Quand on n'écoute pas ceux qui sont en colère, ceux qui souffrent parce qu'ils ne gagnent pas assez, ceux qui subissent des lois comme la loi Travail, faut pas s'étonner qu'il y ait des gens déçus", a-t-il ajouté. Une chose est sûre : la rentrée sociale s’annonce mouvementée.

(Avec AFP)

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