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Emplois aidés, 100 jours et crise au sommet : la mise au point de Macron

Par Benjamin Jeanjean

Alors que la rentrée politique s’annonce décisive pour le gouvernement, Emmanuel Macron s’est confié dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point sur les grands chantiers en cours.

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Ayant bénéficié d’un certain état de grâce au sortir de son élection face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron est désormais revenu sur terre. De plus en plus pointé du doigt sur la scène internationale, le chef de l’État doit aussi réparer les dégâts causés par un été politiquement difficile (débats houleux à l’Assemblée nationale, couac sur les APL, démission fracassante du général de Villiers, communication mal maîtrisée…). Dans les colonnes du Point, le président de la République a fait le point sur de nombreux sujets.

Alors qu’il a désormais passé le cap des 100 jours au pouvoir, Emmanuel Macron demande ainsi à ne pas être jugé sur ses débuts, "ou nous serions le seul pays qui ferait deux ans de campagne présidentielle pour gouverner trois mois". "Je n'ai pas le temps de me laisser griser. Je n'oublie pas les circonstances dans lesquelles j'ai été élu. La brûlure de l'attente, de la colère, du populisme, je l'ai encore là", ajoute-t-il à l’heure où les Français attendent de savoir le contenu concret de sa réforme du Code du travail, qui "doit permettre de ne pas revenir sur le sujet durant le quinquennat", selon lui.

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Les emplois aidés, "de la subvention déguisée" selon Macron

En annonçant la suppression de nombreux contrats aidés, Emmanuel Macron ne s’est pas fait que des amis, notamment parmi les collectivités locales ou les associations. Qu’à cela ne tienne, il compte bien assumer. "C'est de la subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur associatif", accuse-t-il, évoquant "une politique conjoncturelle, quand elle n'est pas clientéliste, et qui suit souvent le cycle électoral". "Pour un jeune des quartiers difficiles, ce n'est pas un contrat aidé qui va changer sa vie. Ce qui peut bouleverser la donne, c'est une vraie politique de lutte contre les discriminations, une vraie politique de formation, une vraie politique d'ouverture du marché de l'emploi", ajoute-t-il.

De la même manière, après avoir qualifié la baisse de 5 euros des APL de "connerie sans nom", le chef de l’État aimerait finalement aller encore plus loin dans ce sens, mais "seulement dans le cadre d'une transformation profonde qui doit faire baisser les loyers", lui qui assure que les aides au logement participent à la hausse des loyers. Ce plan de transformation urbanistique devrait faire l’objet d'un projet de loi à l'automne.

La démission de de Villiers, "une tempête dans un verre d’eau"

Enfin, Emmanuel Macron a également confirmé sa position vis-à-vis du général de Villiers, démissionnaire cet été après avoir émis des doutes sur le budget accordé à la Défense. "Il y a eu une tempête dans un verre d'eau car les gens ont perdu le sens de ce qu'est la Ve République et de son fonctionnement. Si je n'avais réagi comme je l'ai fait, les mêmes auraient dit que j'étais un chef des armées faible. Les armées ne font pas ce qu'elles veulent, elles ne sont pas auto-pilotées", martèle-t-il.

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