single.php

Emploi, radicalisation, territoires… Macron expose ses idées pour les banlieues

Par Benjamin Jeanjean

Devant un parterre d'élus, de responsables associatifs et d'entrepreneurs, Emmanuel Macron a délivré ses idées pour redynamiser les banlieues, tout en refusant l’étiquette de "plan banlieues".

Thumbnail

Il n’y aura donc pas de "plan banlieue", une stratégie "aussi âgée que [lui]", annonce d’emblée Emmanuel Macron. Au cours d’un discours très attendu sur la banlieue, le chef de l’État a appelé à "changer de méthode". "Poursuivre aujourd'hui dans cette logique, c’est poursuivre dans l'assignation à résidence, la politique spécialisée. Je n'y crois pas", a-t-il insisté.

Pour autant, Emmanuel Macron a effectué plusieurs annonces pour redynamiser ces quartiers, notamment sur le plan économique. Il a notamment lancé un appel aux entreprises du SBF120 (indice boursier regroupant les 120 principales valeurs françaises). "Je veux que vous preniez votre part. Vous allez m'aider et montrer à tous les esprits chagrins que quand on aide les entrepreneurs à réussir, ça peut être efficace et juste", a-t-il lancé, les appelant à une "mobilisation citoyenne". Le président de la République a également annoncé que ces entreprises seraient soumises à des "testings" (tests anonymes) pour détecter les cas de discrimination à l'embauche. "Nous allons généraliser le testing et vérifier les comportements. Les entreprises du SBF120 commenceront le testing avec 40 entreprises par an et 120 seront testées en 3 ans", a-t-il précisé, alors que le taux de chômage est d’environ 25% dans les 1 300 quartiers prioritaires en métropole (contre moins de 10% ailleurs). Par ailleurs, pas moins de 30 000 stages de 3ème seront proposés par les entreprises et l’État.

"Dans certains quartiers, la radicalisation a gagné"

Sur le plan territorial, Emmanuel Macron a annoncé le lancement de plusieurs initiatives d'ici juillet, notamment sur la rénovation urbaine, avec une opération "cœur de quartiers" sur des "premières cibles" avec pour objectif "de les faire sortir en six mois" de leur situation dégradée. Une "agence nationale de cohésions des territoires" sera également mise en place, même si Emmanuel Macron a assuré souhaiter "qu'on garde l'Anru". "Nombre de nos territoires ont un problème d'équipements", a-t-il reconnu, appelant à "mobiliser les financements publics et tous les acteurs" pour "arrêter d'opposer les territoires entre eux".

Du côté sociétal, Emmanuel Macron n’a pas fait l’impasse sur la montée de discours racistes et antisémites dans certains quartiers de France. "Il y a un travail de lutte contre les discours racistes et antisémites que nous allons continuer. Il faut regarder les choses en face : c'est en train d'empirer. (…) Le discours antisémite, ce n'est pas la France, le discours raciste ce n'est pas la France", a-t-il martelé, nommant "le problème de la radicalisation qui dans certains quartiers a gagné, est en train de gagner, est en train de monter". "Certains, au nom de religion, en la dévoyant, sont en train de construire les voies de la radicalisation" avec "un rêve de mort", ajoute-t-il. Le chef de l’État a rappelé par ailleurs que "le Premier ministre a annoncé une stratégie très structurée en février de lutte contre la radicalisation" et qu’un coordinateur sera présenté dans quelques jours pour "s'assurer de la mise en œuvre de l'ensemble de cette stratégie".

(Avec AFP)

L'info en continu
22H
21H
19H
18H
16H
15H
14H
13H
12H
11H
Revenir
au direct

À Suivre
/