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"Emmanuel Macron est responsable d’un immense désespoir à l’hôpital" pour François Ruffin

"La responsabilité d'Emmanuel Macron est d'avoir introduit un immense désespoir à l'hôpital" a affirmé François Ruffin, député LFI / Picardie Debout de la Somme et coauteur avec Gilles Perret du film "Debout les femmes". Il était l'invité du “petit déjeuner politique” le 15 décembre sur Sud Radio.

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François Ruffin, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 15 décembre, dans "le petit déjeuner politique".

Tension en hausse à l'hôpital avant et pendant le Covid, son combat pour les soignants, campagne de la présidentielle : François Ruffin a répondu aux questions de Patrick Roger.

Hôpital : "La responsabilité d'Emmanuel Macron est d'avoir introduit un immense désespoir"

Martin Hirsch, le directeur général de l'Assistance publique – hôpitaux de Paris, propose aux soignants de décaler leurs vacances de Noël contre une rémunération pouvant aller jusqu'à 2.000 euros. "Est-ce qu'il recrute des infirmières ou des mercenaires ?", interroge François Ruffin. Pour lui, "ce sont des sparadraps mis dans tous les sens tellement il y a une crise de l'hôpital ! Mais la crise de l'hôpital est une crise de l'âme, du découragement, ça passe par le coeur. Pendant la crise du Covid, les soignants ont nourri un espoir : on leur a dit qu'il y aurait un après, un grand plan d'investissement, des effectifs. Qu'ils pourraient faire leur métier comme il faut, traiter les gens bien. Mais dès qu'on en est sortis, le refrain qui est revenu, c'est restriction budgétaire, plan de retour à l'équilibre. On nous a remis la pression, on vit mal notre métier, assure-t-il. Le sujet, c'est comment on remet de l'espoir, on remet de la lumière au bout du tunnel. La question, c'est les ratios : des études montrent qu'il y a une qualité de soin nettement meilleure quand il y a 1 infirmier pour 6 patients ! On est nettement au-dessus de ça en France".

"Chacun se débrouille aujourd'hui dans le système mais le rôle de l'État, c'est se demander comment on garantit que les gens qui vont dans l'hôpital public auront le sentiment de bien faire leur travail, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, déplore François Ruffin. Le Ségur n'a pas traité la question centrale. La question n'est pas les murs, c'est un peu les salaires mais beaucoup comment on a le sentiment de bien faire son travail, ça passe par l'effectif".

Pour François Ruffin, Emmanuel Macron a aggravé la situation. "Il a réussi à fermer 5.700 lits pendant l'année Covid, dénonce-t-il. À la sortie de la crise du Covid, le budget de la Sécurité sociale est de -1 milliard d'euros pour l'hôpital, c'est un exploit ! Le coeur de la responsabilité d'Emmanuel Macron est d'avoir introduit un immense désespoir alors qu'il a créé de l'espoir. Car dans le coeur de la crise, il a affirmé qu'il y aurait un après, insiste-t-il. Or, il n'y a rien ! Si ce n'est pas maintenant, ce ne sera jamais. Il faudrait des centaines de milliers de postes d'infirmiers ! C'est un enjeu financier qui n'est pas nul".

François Ruffin : "Je veux pour les auxiliaires de vie des temps pleins avec des salaires pleins"

François Ruffin a réalisé le film "Debout les femmes" sur ces femmes qui sont aides-soignantes, infirmières à domicile, AESH, femmes de ménage. Pour lui, ces travailleuses des métiers du lien, les travailleurs de la deuxième ligne, n'ont pas été récompensés comme promis par le gouvernement. "Dans le coeur de la crise, le Président nous disait qu'il faudra nous rappeler que notre pays tout entier repose aujourd'hui sur ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal, rappelle François Ruffin. Ce sont des mots tout à fait justes et parmi ces femmes, les aides à domicile, des centaines de milliers de personnes qui ont permis aux personnes âgées de se lever, se laver, se nourrir, et sans avoir de masques, de protection. On espérait une reconnaissance après ça, un relèvement des paies, un meilleur statut, un meilleur revenu. C'est la bagarre que j'ai déjà engagée avant la crise du Covid, souligne le député. Le caractère essentiel de ces métiers donc devrait être rémunéré normalement. Elles ont une énorme amplitude horaire, des faux temps partiels car des journées avec plein de trous mais à la fin, des vrais salaires partiels. Je veux pour les auxiliaires de vie des temps pleins avec des salaires pleins. Ça résout le problème d'avoir au moins le salaire minimum et de permettre d'avoir une vie sociale et familiale à côté".

Quelles sont les solutions possibles ? "Il ne s'agit pas de tout étatiser, mais il faut une volonté de l'État de dire que pour ces métiers là, on va construire un statut, un revenu, estime François Ruffin. Qu'on puisse construire une carrière, avec des horaires stables. Pour le député, cet enjeu autour de cette série de métiers très largement féminins. Il y a une marge de progrès énorme possible qui répondrait à une double crise : la crise du Covid mais aussi en partie à la crise des Gilets Jaunes, dans les milieux populaires périurbains. Pour qu'ils aient une vraie carrière, un vrai métier. On est dans une crise, les associations ont du mal à recruter, les gens ne veulent pas travailler dans ces conditions. Il faut passer à un changement horaire et apporter le sentiment de bien traiter les personnes en face. Les soignants ont le sentiment de mal traiter les personnes qu'ils ont en face".

 

 

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger, à retrouver du lundi au vendredi à 8h15 

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