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Emmanuel Macron annonce avoir son Premier ministre : quelles pistes pour Matignon ?

Par Benjamin Jeanjean

Ce vendredi matin, Emmanuel Macron a confié avoir déjà en tête le nom de son Premier ministre. S’il n’a pas laissé filtrer grand-chose de son identité, plusieurs pistes peuvent être explorées. Les spéculations devraient durer plusieurs jours.

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Alors que Marine Le Pen a déjà annoncé que Nicolas Dupont-Aignan serait son Premier ministre si jamais elle venait à être élue présidente de la République, Emmanuel Macron, lui, laisse encore planer le doute. Ce vendredi matin, le candidat d’En Marche! a toutefois admis au micro d’Europe 1 avoir déjà en tête le nom du futur locataire de Matignon dans l’éventualité d’une victoire dimanche soir dans les urnes, reconnaissant par ailleurs que le principal intéressé n’était pas encore au courant, "puisque c’est dans ma tête". "Il sera à l’image des engagements que j’ai pris et du portrait chinois que j’ai pu faire. C’est quelqu’un qui aura une expérience dans le champ politique, les compétences pour diriger une majorité parlementaire et les compétences pour animer un collectif gouvernemental qui sera profondément renouvelé", précise-t-il. Si les spéculations devraient durer encore plusieurs jours, plusieurs pistes (non exhaustives) peuvent d’ores et déjà être explorées.

Le bras droit : Richard Ferrand

L’un des premiers noms à pouvoir être évoqué ici est sans doute celui de Richard Ferrand. Relativement peu connu du grand public il y a encore deux ans, le député socialiste du Finistère a été l’un des tout premiers parlementaires à rejoindre Emmanuel Macron, lui qui était le rapporteur général de la loi… Macron. Âgé de 54 ans, celui qui est aujourd’hui secrétaire général d’En Marche! fait partie du premier cercle d’Emmanuel Macron et coche bon nombre de cases du portrait dressé par le candidat. Bras droit de l’actuel favori des sondages et présent quasi-quotidiennement sur les plateaux télévisés, Richard Ferrand pourrait bien atterrir à Matignon en cas de victoire d’Emmanuel Macron dimanche. "Il devrait avoir une position éminente. Il a en tout cas le talent pour être Premier ministre ou ministre", indique à 20 Minutes son ami Pierre Karleskind, vice-président du conseil régional de Bretagne

Le revanchard : François Bayrou

Après avoir cherché depuis plus de dix ans à accéder au pouvoir sur une ligne politique centriste, François Bayrou va-t-il réaliser son objectif par l’intermédiaire d’Emmanuel Macron ? Son atout : le triple candidat à la présidentielle (2002, 2007, 2012) est peut-être le plus expérimenté de tous les hommes et femmes politiques qui entourent Emmanuel Macron aujourd’hui. "François Bayrou aura un rôle important dans le projet qui est le mien demain, si je suis élu. Le projet gouvernemental et politique", a même lâché ce dernier sur Europe 1 ce vendredi. Mais cette expérience peut également se révéler être sa faiblesse, alors qu’Emmanuel Macron a déjà indiqué précédemment ne pas vouloir de ministres ayant déjà participé à de précédents gouvernements. Difficile en effet de base toute sa campagne sur le renouvellement de la classe politique et de choisir comme Premier ministre quelqu’un qui a été ministre de l’Éducation nationale en… 1993.

Le fidèle : Gérard Collomb

"Quand je l'ai connu, je n'imaginais pas le parcours qu'il allait faire...". Dans les colonnes du Point, Gérard Collomb ne fait pas mystère de sa surprise quant à l’ascension fulgurante d’Emmanuel Macron. Pourtant, celui qui est maire de Lyon depuis 2001 a été l’un des tout premiers politiques de premier plan à intégrer le cercle proche du candidat. Alors que ce dernier était encore ministre de l’Économie, Gérard Collomb mettait déjà les socialistes lyonnais en… marche pour le soutenir. Un soutien indéfectible qui s’est transformé en relation très proche entre les deux hommes. Alors que le Lyonnais est aujourd’hui l’un des confidents les plus importants d’Emmanuel Macron, pourrait-il atterrir à Matignon ? Son expérience de dirigeant d’une grande ville parle en tout cas pour lui, lui qui dispose aussi de l’avantage de ne pas avoir participé à un quelconque gouvernement national. "Je ne dirai rien pour l'instant. Tant qu'Emmanuel a besoin de moi, de ce que je peux représenter dans la campagne électorale, je lui suis utile, je reste. Maintenant, comme vous le savez, j'ai un fort tropisme lyonnais…", a-t-il toutefois prévenu récemment.

La grosse cote : Sylvie Goulard

Âgée de 52, Sylvie Goulard est députée européenne depuis 2009 et membre du MoDem de François Bayrou. La native de Marseille présente l’avantage de ne pas voir exercé de fonctions ministérielles dans sa carrière politique, mais également celui d’être… une femme. Or, Emmanuel Macron a récemment laissé entendre qu’il pourrait être tenté de nommer une femme à Matignon en cas d’accession à l’Élysée. Titulaire d’une licence de droit, diplômée de Sciences-Po Paris et de l’Ena, ancienne conseillère d’État, Sylvie Goulard présente un profil "technocrate" qui pourrait la rapprocher d’Emmanuel Macron. Mais sa très faible notoriété auprès du grand public et sa discrétion dans les médias ne plaident pas forcément pour elle. Récemment interrogée par Sud Radio et Public Sénat sur le profil de l’éventuel Premier ministre d’Emmanuel Macron, elle avait préféré botter en touche : "Lui seul peut répondre à cette question".

Le populaire : Jean-Yves Le Drian

C’est l’un des rares ministres actuels à ne pas avoir "souffert" du quinquennat Hollande. Maire de Lorient pendant 17 ans, président du conseil régional de Bretagne depuis 2004 et ministre de la Défense depuis 2012, Jean-Yves Le Drian est un poids lourd du Parti socialiste. Une voix qui pèse tellement qu’elle a "forcé" François Hollande à faire une exception en l’autorisant à rester à la tête de sa région tout en étant au gouvernement. Respecté pour son action à gauche comme à droite, Jean-Yves Le Drian pourrait être la caution "expérience" d’un gouvernement peu rompu aux joutes politiques. Relativement épargné par les critiques suite à son ralliement à Emmanuel Macron avant le premier tour, le Breton est clairement un atout pour le candidat d’En Marche!. Mais il pourrait également rester à la Défense, où son bilan est quasi-unanimement salué.

Le revenant : Jean-Louis Borloo

Matignon, Jean-Louis Borloo a déjà été proche d’y aller. Ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, le fondateur de l’UDI a un temps été annoncé dans les petits papiers de Nicolas Sarkozy, qui avait finalement renouvelé sa confiance à François Fillon. S’il ne correspond pas du tout au critère de renouvellement politique, l’ancien maire de Valenciennes (1989-2002) dispose de l’avantage d’avoir une position centriste et d’être globalement respecté par une large partie du spectre politique. Légèrement plus marqué à droite qu’à gauche, il pourrait également permettre à Emmanuel Macron d’envoyer un signal fort aux électeurs des Républicains dans la perspective des législatives en s’attirant de nombreuses voies issues du centre-droit...

La mystérieuse : Anne-Marie Idrac

Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais Anne-Marie Idrac fait aujourd’hui partie des personnes qui comptent autour d’Emmanuel Macron. La Bretonne de 65 ans s’est fait connaître du grand public en étant l’une des "Jupettes" du gouvernement d'Alain Juppé en 1995 (secrétaire d’État aux transports). Si elle a également été secrétaire d’État au commerce extérieur sous Nicolas Sarkozy, elle a surtout été présidente de la RATP puis de la SNCF. Femme de réseaux, elle a favorisé le rapprochement entre Emmanuel Macron et François Bayrou. "J’ai joué le rôle de traductrice", confie au Parisien celle qui brille par sa discrétion mais dont le nom revient de plus en plus souvent à l’heure d’évoquer Matignon...

La (très) grosse cote : Laurence Parisot

Présidente du Medef de 2005 à 2013, ancienne PDG de l’Ifop (dont elle est aujourd’hui vice-présidente et actionnaire majoritaire), Laurence Parisot est loin d’être une inconnue des Français. Récemment, l’hebdomadaire Marianne avait indiqué qu’elle pourrait se rendre disponible pour le poste de Premier ministre en cas de victoire d’Emmanuel Macron. Pro-business et favorable à une simplification du code du Travail tout comme ce dernier, Laurence Parisot pourrait être une piste très sérieuse, elle qui est en plus une femme et qui est issue de la société civile, sans engagement partisan. Problème, elle a elle-même fortement atténué au micro de Sud Radio les propos que Marianne lui a prêtés. "Je démens sans aucun doute. Tout ceci n’est pas très important mais soyons clair : je ne postule à aucun poste et certainement pas à celui de Premier ministre. Cette hypothèse est à mes yeux invraisemblable", avait-elle clamé. Fin de l’histoire ?

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