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Dette de la SNCF et cheminots : Olivier Faure dénonce "l'écran de fumée" du gouvernement

Par Benjamin Jeanjean

Député PS de Seine-et-Marne, président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale et candidat à la tête du Parti Socialiste, Olivier Faure était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mardi.

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Réformer la SNCF et revenir sur le statut des cheminots doit-il se faire par ordonnances ? Alors que le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé lundi qu’il n’hésiterait pas à y recourir si besoin, le député (PS) de Seine-et-Marne Olivier Faure, invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi, voit dans ce procédé un nouveau déni de démocratie de la part de ce gouvernement. "Cette méthode a déjà été éprouvée sur la Loi Travail, et le même scénario se remet en place, avec une mise en scène qui cherche à dire qu’on concerte, mais avec la réalité inverse des ordonnances. C’est un déni démocratique. Surtout, les annonces faites hier sont quand même très pauvres. On nous dit à juste titre qu’il y a une dette phénomène, et on pointe du doigt le statut des cheminots, comme si l’un et l’autre étaient liées alors que ça n’a aucun rapport ! Cette dette est liée aux investissements et aux choix faits par l’État depuis des décennies. Faire porter cette responsabilité aux cheminots, c’est un écran de fumée", clame-t-il.

"J’aimerais bien qu’on ne compare pas les salariés modestes entre eux"

"Dans tous les débats, c’est le même procédé qui revient. On désigne à la vindicte les uns ou les autres, on demande au cheminot de se comparer à l’agriculteur. J’aimerais bien qu’on ne compare pas les salariés modestes entre eux, mais qu’on compare ce qui peut l’être et qu’Édouard Philippe et Emmanuel Macron nous expliquent comment ils ont pu lâcher à l’automne dernier de 25 à 30 milliards d’euros sur cinq ans aux plus grandes fortunes de ce pays et dire aujourd’hui que les privilégiés, ce sont les cheminots, les enseignants, les personnels des Ehpad… C’est un vrai scandale !", ajoute-t-il.

Pour le président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale, le statut des cheminots est un faux problème. "Ce statut a déjà été revisité à plusieurs reprises. Ce qu’on nous présente comme de grands privilèges ont été largement édulcorés. Les taux de pension sont extrêmement faibles, et d’ailleurs le moment du départ à la retraite rejoint progressivement celui de l’ensemble des Français car ils n’ont aucun intérêt de partir à 52 ans avec des retraites aussi faibles", fait-il remarquer. Alors qu’il juge "probable" sa participation à la prochaine manifestation des cheminots, Olivier Faure comprend leur colère. "Il est logique que des gens directement attaqués et stigmatisés soient dans une logique d’auto-défense. La marque de ce gouvernement, c’est l’injustice. C'est symptomatique de voir ce gouvernement présenter des Français comme privilégiés alors que les vrais privilégiés, on leur dit qu’ils n’en ont jamais assez ! À un moment, il faut quand même que tout le monde comprenne qu’on est dans une opération de communication...", lance-t-il.

Alors qu’Édouard Philippe a assuré lundi ne pas voir toucher aux "petites" lignes régionales, Olivier Faure ne se montre pas dupe. "Le gouvernement a prévu de transférer aux régions la charge des TER. Et on sait très bien qu’elles n’en ont pas les moyens. L’État transfère simplement les mauvaises nouvelles et les décisions douloureuses aux régions. En réalité, la décision prise par Édouard Philippe après le rapport Spinetta est bien de fermer ces petites lignes insuffisamment rentables", déclare-t-il.

"Quand les socialistes s’écroulent, c’est toute la gauche qui s’écroule"

Celui qui est également candidat à la tête du Parti socialiste pour le prochain congrès s’est également exprimé sur l’état de la gauche actuellement et sur sa volonté de redresser le parti. "Il y a un groupe parlementaire qui fonctionne bien, avec une audience limitée car nous avons connu une défaite historique et, naturellement, les regards se sont portés ailleurs, vers l’exécutif et vers une opposition plus brillante. Mais il y a aujourd’hui besoin de retrouver une gauche de gouvernement parce qu’il y a un gouvernement qui n’est pas de gauche, et une gauche qui n’est pas de gouvernement. Cela suppose de retrouver une force alternative qui puisse proposer. Quand les socialistes s’écroulent, c’est toute la gauche qui s’écroule", assure-t-il.

Enfin, Olivier Faure est aussi revenu sur les troubles actuels chez Les Républicains suite aux récents propos polémiques de Laurent Wauquiez. "On nous dit que Laurent Wauquiez parle fort et qu’il a cette capacité à représenter la droite. Je crois surtout qu’il parle à tort et à travers et que ça ne grandit pas la droite qui, malheureusement pour elle, se retrouve dans une situation où elle s’est choisie à la fois le plus brillant et le moins convainquant de ceux qui pouvaient la représenter", analyse-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview d’Olivier Faure dans le Grand Matin Sud Radio

 

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