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Coquerel : "Si nous gouvernons le pays, nous refuserons de mettre la SNCF en concurrence"

Par Benjamin Jeanjean

Éric Coquerel, député (France Insoumise) de Seine-Saint-Denis, était ce lundi l’invité politique du Grand Matin Sud Radio. L’occasion pour lui de parler grève de la SNCF, situation des chômeurs et… Parti socialiste.

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"Ils en annoncent beaucoup, toutes ne passent pas. C’est tout Macron, une espèce de communication et d’agitation permanente". À l’heure d’évoquer le style Macron et l’enchaînement des réformes au pas de charge, Éric Coquerel, député (France Insoumise) de Seine-Saint-Denis, ne mâche pas ses mots, tout en assurant au sujet de ces réformes qu’Emmanuel Macron "en passe suffisamment pour casser tout ce qui reste d’État social dans ce pays".

"Emmanuel Macron veut casser la SNCF"

"Il s’est occupé du Code du travail, il a fait passer le budget le plus injuste et inégal de la Vème République… On est en train de mégoter pour quelques centaines de millions d’euros pour tel ou tel service public, alors qu’on a donné neuf milliards d’euros aux plus riches ! Là, Macron veut casser la SNCF, et ce sera le début d’une vague de privatisations. Il faut l’arrêter, et les cheminots peuvent faire en sorte – parce qu’ils sont très mobilisés – que cette loi ne passe pas. Ce n’est pas seulement une loi problématique pour les cheminots, mais surtout pour l’intérêt général. On casserait le service public ferroviaire dans ce pays. L’exemple anglais montre que ce n’est pas ce qu’il faut faire", clame le député francilien.

Face à cette réforme jugée injuste, Éric Coquerel souhaite un grand front unitaire. "On appelle à se mobiliser derrière les syndicats le 22. Il faut qu’ils soient le plus possible dans la rue. J’ai entendu différents responsables de parti appeler à l’union sans vraiment la mettre en pratique. De notre côté, on a dit qu’on signerait toute initiative unitaire. On espère surtout que le peuple soit là et on appelle tous les usagers à se mobiliser. Il est absolument nécessaire de casser cette réforme qui casse le service public ferroviaire", ajoute-t-il.

"Derrière l’ouverture à la concurrence se cache la privatisation de la SNCF"

Quant aux accusations de prise en otage des usagers, celui qui est également coordinateur du Parti de Gauche les balaie d’un revers de main. "Depuis le Bataclan, arrêtez de parler d’otage, ça n’a strictement rien à voir. (…) Les cheminots ne se battent pas seulement pour eux. Ils se battent pour que la SNCF ne devienne pas une entreprise privée. Pourquoi la concurrence arrive-t-elle ? D’où vient-elle ? Qui décide qu’elle doit arriver ? La Commission européenne. Pourquoi nos gouvernants n’ont-ils jamais assumé ça devant les Français dans leurs programmes ? Avez-vous déjà entendu un parti clamer "On va ouvrir à la concurrence !". Non, jamais. Ils se cachent en réalité. Si nous gouvernons le pays demain, nous n’accepterons pas l’ouverture à la concurrence. Le transport, c’est une question d’aménagement du territoire et d’écologie. Derrière l’ouverture à la concurrence se cache la privatisation pour nourrir les amis de M. Macron. C’est une mauvaise chose pour le pays, le train doit circuler partout. Ce n’est pas la rente capitaliste qui doit décider de fermer telle ou telle gare", martèle-t-il.

Le député insoumis s’est également exprimé sur le contrôle des chômeurs, qui s’apprête à être renforcé par le gouvernement. "C’est une fois de plus l’idée que le responsable du chômage, c’est les chômeurs et pas le système économique. Les mesures sont déjà extrêmement dures. Si vous ratez un rendez-vous pendant deux semaines, vous pouvez vous retrouver plus de deux mois sans indemnité. En réalité, on veut faire croire aux Français que le problème, c’est le chômage. Mais derrière ça, il y a autre chose. Cette mesure va permettre plus de radiés et d’améliorer un peu les statistiques. (…) Bien souvent, on fausse les chiffres du chômage en faisant passer quelqu’un d’un statut à un autre. Mais aujourd’hui, les gens qui sont en situation de chômage dans ce pays sont plus de 6 millions. C’est évidemment une catastrophe sociale et devrait être la première préoccupation de ce gouvernement", déclare-t-il.

"Cela fait depuis les années 1980 que le PS nous vend la même ligne"

Enfin, Éric Coquerel s’est également exprimé sur l’élection à la tête du Parti socialiste d’Olivier Faure, situé au centre du parti et relativement pro-européen. "Cela fait depuis les années 1980 qu’ils nous vendent la même ligne en disant qu’ils vont changer l’Europe de l’intérieur. Au final, ce sont eux qui ont changé et qui sont devenus libéraux. Mais je ne pense pas que ce que fait le PS soit le problème central de la vie politique française", glisse-t-il avant de répondre à Benoît Hamon, qui a récemment appelé la France Insoumise à "sortir de son isolement politique". "La manifestation des chômeurs est trop importante pour qu’on fasse de la politique politicienne. Benoît Hamon a dû accorder cette interview au JDD sans même savoir ce qui allait se passer puisqu’il se trouve que le Parti de Gauche et le groupe France Insoumise ont signé avant son parti l’appel dont il parle... Nous on veut bien se rassembler avec eux, on l’a toujours dit", assure-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview d’Éric Coquerel dans le Grand Matin Sud Radio

 

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