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Au lendemain des législatives, le FN face au défi de former un groupe parlementaire

Par Benjamin Jeanjean

Avec huit députés encartés ou jugés proches de l’extrême-droite, le Front national ne pourra pas constituer à lui seul un groupe parlementaire à l’Assemblée. Mais ses leaders ne perdent pas espoir.

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C’est l’un des grands enseignements de ces législatives. Alors que les derniers scrutins locaux et la présidentielle avaient fait du Front national un parti de plus en plus implanté dans le paysage politique français, le parti frontiste est plutôt déçu ce lundi de son score dans ces législatives. Malgré tout, le parti de Marine Le Pen quadruple quasiment son nombre de sièges par rapport à la dernière mandature, où seuls Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard (Rassemblement Bleu Marine) avaient intégré les bancs de l’Assemblée nationale.

Trop peu de députés pour former un groupe sans alliance

Cette fois, ils seront six députés à être officiellement au Front national. Marine Le Pen, Bruno Bilde, Ludovic Pajot, José Evrard et Sébastien Chenu ont en effet tous été élus dans le Pas-de-Calais, de même que Louis Aliot dans les Pyrénées-Atlantiques. À ces six noms, il conviendra d’ajouter également trois autres députés élus qui pourraient siéger avec eux. Il s’agit notamment d’Emmanuelle Ménard (femme de Robert Ménard, élue dans l’Hérault) et de Gilbert Collard, réélu dans le Gard. Figure de l’extrême-droite mais quelque peu brouillé avec le FN, Jacques Bompard a été réélu dans le Vaucluse et pourrait également siéger avec ces députés.

Le FN appelle à abaisser le seuil réglementaire

Malgré cette légère percée, le FN est encore loin du seuil de 15 députés nécessaires à la formation d’un groupe parlementaire, synonyme de temps de parole accru et de travail facilité à l’Assemblée. Un système pointé du doigt ce lundi matin par le maire (FN) de Beaucaire, Julien Sanchez, au micro de Sud Radio. "Il est anormal que la France insoumise avec 19% des voix n’ait qu’une quinzaine de députés, elle devrait en avoir une centaine. Et il est anormal qu’avec 34% des voix au second tour des élections législatives, le FN ne puisse pas constituer de groupe à l’Assemblée", a-t-il regretté avant d’appeler le président Emmanuel Macron à abaisser ce seuil pour "permettre à la deuxième force politique de l’élection présidentielle de peser à l’Assemblée". 

Marine Le Pen : "Je ne perds pas de vue cet objectif"

Pour Marine Le Pen, rien n’est encore fait et le système des alliances peut aider le FN. "Nous n'avons pas de groupe aujourd'hui, rien ne dit que nous n'en aurons pas demain. Je ne perds pas de vue cet objectif de pouvoir, au cours des prochains mois, constituer un groupe à l'Assemblée nationale qui puisse être un groupe où nous nous entendions sur deux, trois lignes principales, tout en conservant chacun notre indépendance et sa spécificité" a-t-elle déclaré ce lundi lors d’une conférence de presse à Hénin-Beaumont.

Alors que Florian Philippot, battu en Moselle, juge "un peu difficile" cet objectif, Louis Aliot estime quant à lui que la tâche est surmontable. "J'ai vu que M. Dupont-Aignan est élu, j'ai vu qu'il y avait des députés indépendants, je ne les connais pas, je ne sais pas qui ils sont, on verra bien comment tout cela se passe. Sait-on jamais, peut-être que d'ici là un groupe se formera. Après tout, il suffit de s'entendre sur un projet d'opposition, il n'y a aucune raison que nous ne nous associions pas avec d'autres personnalités pour former un groupe", a-t-il indiqué sur RTL.

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