Depuis plusieurs mois maintenant, le Front national ne fait pas mystère de sa situation financière relativement délicate. Après des résultats électoraux plus que satisfaisants lors du quinquennat de François Hollande, le parti frontiste comptait sur la séquence électorale de 2017 (présidentielle et législatives) pour valider définitivement sa percée politique et ainsi se refaire une santé économique. Mais les attentes élevées du FN ont été douchées par des résultats décevants, dont les conséquences économiques sont aujourd’hui bien réelles.
Plus de députés élus… mais moins de subventions publiques pour le FN
Dans un message interne adressé aux responsables du parti, le trésorier Wallerand de Saint-Just a fait le point sur la situation financière du parti, alors que certains articles de presse font état d’un constat alarmant. "Vous avez pu lire dans la presse des articles ainsi intitulés "Le FN au bord du gouffre financier". Ces articles sont mensongers et malveillants (comme toujours). Les "informations" qui y sont données sont purement et simplement fausses. La seule chose qui soit vraie, c'est que le FN, après ces élections législatives, verra sa subvention annuelle de 5 millions d'euros amputée d'environ 500 000 euros", indique-t-il dans ce message que l’AFP a pu se procurer.
En obtenant 538 000 voix de moins au premier tour des législatives 2017 par rapport à 2012, la FN va en effet voir sa subvention publique annuelle baisser, malgré huit députés élus à l’Assemblée nationale contre seulement deux en 2012. "Le FN devra donc faire des économies mais il a parfaitement les moyens de fonctionner. Cela nous conduira d'ailleurs, avec vous, à porter nos efforts, comme toujours, sur les adhésions et ré-adhésions", conclut Wallerand de Saint-Just.
Marine Le Pen : "Bien sûr, on est en difficulté financière"
Ce mercredi, Marine Le Pen n’a, elle non plus, pas caché la situation financière délicate de son parti, en déplorant une nouvelle fois le refus des banques françaises de prêter de l’argent au FN. "Bien sûr on est en difficulté financière, c'est la raison pour laquelle nous avons lancé l'emprunt patriotique", a-t-elle concédé sur BFMTV. En ce qui concerne le prêt de 6 millions d'euros pour la présidentielle contracté auprès de Cotelec, micro-parti de son père Jean-Marie Le Pen avec qui les relations sont glaciales, la nouvelle députée du Pas-de-Calais a assuré que c'était au fond "de l'argent qui appartient aux adhérents du FN", puisque ce sont eux qui prêtent à Cotelec pour que la structure serve aux campagnes électorales frontistes. Elle confirme par ailleurs que cet argent sera remboursé "sans aucune difficulté au délai d'expiration de ce prêt".
(Avec AFP)