Alexis Corbière, député La France Insoumise, donne sa vision de la Révolution et des Jacobins dans son livre Jacobins !, paru aux éditions Perrin. "Depuis 22 ans je suis professeur d'histoire en lycée professionnel explique Alexis Corbière au micro de Patrick Roger. Pendant mes études, j'ai eu de grands professeurs, qui m'ont fait aimer la Révolution française. Le goût m'est resté puis j'ai rencontré Mélenchon, qui m'a dit 'il faut aimer l'histoire de France' et qui a fait de l'homme un peu révolutionnaire d'extrême gauche que j'étais un patriote. On peut puiser dans l'histoire nationale quelque chose qui nous tourne vers l'idée de partage. Les promesses de la Révolution française sont encore d'actualité".
Alexis Corbière : " il y a une forme d'autonomisation de la police qui me pose problème"
Pourquoi ne pas avoir été davantage aux côtés des Gilets Jaunes ? l'interroge Patrick Roger. "On l'a été mais la nature des Gilets Jaunes mettait à distance les organisations politiques se justifie Alexis Corbière. Concernant les violences, il "désapprouve les casseurs dans les manifestations, je condamne cette violence. J'observe en plus que, dans la grande partie des villes de province, les manifestations de Gilets Jaunes se sont passées tranquillement. Mais une fois qu'on a dit ça, franchement, l'attitude des forces de l'ordre depuis le début, en raison des consignes qui leur sont données, ne participe pas à créer des conditions d'apaisement. Comme le dit David Dufresne, le nombre de blessés est équivalent à 20 ans de mobilisation sociale ! 25 éborgnés, des mains arrachées : il est où, Castaner ? On doit avoir le droit de manifester dans ce pays sans risquer d'être défiguré ou mutilé à vie".
Alexis Corbière soutiendra-t-il les policiers en colère ? "Les policiers en colère, qui travaillent dans des conditions terribles, dans des préfas dégueulasses avec des bagnoles qui marchent pas, moi je suis côté de la police républicaine qui demande des moyens de travailler. Maintenant, des types à qui on dit dans la manifestation 'balancez du LBD ou des grenades de désencerclement de manière abusive', on leur donne des mauvaises consignes, ils font du sale boulot et on a parfois même l'impression que dans la fatigue et l'excitation générale, il y a une forme d'autonomisation de la police qui me pose problème".
Concernant les hôpitaux, "c'est le même sujet que pour les policiers estime Alexis Corbière : la dégradation du service public".
Mobilisation du 5 décembre : "ce serait bien que ça aille plus loin !"
Sur la mobilisation du 5 décembre, pour Alexis Corbière, "le dossier, ce sont les retraites. On vous embrouille, on dit beaucoup de choses, mais revenons à l'essentiel : le gouvernement vous propose de travailler plus longtemps pour bénéficier d'une retraite complète. 64, 65, peut-être 66 voire même 67 ans. Cela veut dire que dans beaucoup de professions où il y a des carrières brisées, vous n'aurez pas de retraite complète. Donc il y aura de plus en plus de retraités pauvres, ou alors pour les cadres, le buisness florissant des assurances privées pour compléter votre retraite. Bref, il n'y a rien à gagner. Ce qu'il faut, c'est élargir notre système de cotisations pour notre système de retraites.
La question des retraites, c'est dans quel type de société on veut vivre : aujourd'hui, l'âge moyen en bonne santé, c'est 63,7 ans, si on fait travailler les gens jusque 64-65 ans, une grande moitié de nos retraités sera des gens cassés, qui ne profiteront pas de leur retraite. Ce serait bien que la mobilisation aille plus loin !"
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