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Alain Juppé : les ordonnances ne sont pas "un coup de force"

Par Jérémy Jeantet

Le maire de Bordeaux et ancien Premier ministre était l'invité de Territoires d'Infos, sur Sud Radio et Public Sénat. Pour lui, le Parlement n'est "pas mis à l'écart" par le recours aux ordonnances, un mode de réforme qu'il avait lui-même inclus dans son programme pendant la primaire de la droite, l'an dernier.

Alain Juppé, maire de Bordeaux et ancien Premier ministre

Non, les ordonnances ne sont pas une mise au ban des parlementaires. Invité de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat, Alain Juppé a défendu le recours aux ordonnances, engagé par le gouvernement actuel notamment pour la réforme du code du travail.

"C’était dans mon programme, alors je ne vais pas me contredire, a indiqué le maire de Bordeaux. Les ordonnances sont un moyen tout à fait institutionnel. Ce n’est pas un coup de force. Le Parlement n’est pas mis à l’écart, il est tout à fait dans le coup. Mais au lieu de prendre un an pour discuter un projet de loi, on peut boucler une réforme en six mois. Ça ne me choque en aucune manière. Je l’aurais fait si j’avais été en situation de le faire. En 1995, j’ai fait la réforme de la sécurité sociale par ordonnances. Bien des pans de cette réforme sont toujours en vigueur."

Interrogé sur son regard sur le début du mandat d'Emmanuel Macron, Alain Juppé a répété à plusieurs reprises son souhait de "ne pas redescendre dans l'arène des joutes politiques", même s'il entend bien rester un observateur attentif et livrer son regard sur les grands sujets nationaux. Comme celui du déficit, après les conclusions de l'audit de la Cour des comptes qui a fustigé des budgets "insincères" lors des dernières années du quinquennat de François Hollande.

"C'est grave, a reconnu l'ancien Premier ministre. Un déficit budgétaire se paie par de l’endettement et l’endettement aujourd’hui atteint un seuil dangereux. Tout ceci fragilise notre souveraineté. Il faut absolument inverser la tendance. Comme nous avons franchi le seuil de tolérance du prélèvement fiscal, il faut faire des économies. Il n'y a pas 36 solutions."

Alors que Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a déjà averti que des efforts devront être faits à tous les niveaux, Alain Juppé a toutefois tenu à avertir que les collectivités territoriales ont déjà entamé des efforts conséquents en la matière : "Dans la période récente, le niveau d’administration publique qui a vraiment fait des économies, ce sont les collectivités territoriales. On nous a prélevé, depuis 2014, près de 10 milliards d’euros et l’État a fait 6 milliards d’économies. Il faut que tout le monde s’y mette et nous, on s’y est déjà mis."

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