Le débat sur la réforme des retraites se durcit entre les syndicats et le gouvernement. Doit-on craindre une hystérisation des discussions, alors que Jean-Claude Martinez a accusé le gouvernement "d'organiser le bordel", dans les colonnes du Journal du Dimanche.
"Le préalable de la CGT empêche toute négociation"
Des accusations qui ne "servent à rien", répond Bruno Millienne, député MoDem des Yvelines, invité de Jean-Marie Bordry. "On ne calmera pas le débat si on part sur ce genre d'invectives", continue-t-il avant de retourner l'accusation. "Martinez parle de mythomanie alors que lui-même s'est fendu d'un mensonge éhonté sur Agirc-Arrco, dans une émission de France 2, en disant que le point avait baissé, on peut là aussi le traiter de mythomanie", déclare l'élu précisant ne pas vouloir "employer ce terme car je suis pacifiste". Pour lui, "il faut arrêter cette escalade verbale" qui "ne sert à rien".
Sur la mobilisation contre cette réforme, Bruno Millienne rappelle qu'elle est "au programme d'Emmanuel Macron lors de la présidentielle". "Elle est prévue, connue, on le savait, pas comme en 1995", estime-t-il. Il dénonce la posture de la CGT qui veut "négocier à condition de retirer la réforme par point". "Un préalable qui empêche toute négociation", d'après lui. Le député préfère "les syndicats réformistes qui veulent bien avancer", même s'il reconnaît que "quelques points doivent être réglés", plutôt que "ceux qui ne veulent pas négocier".
"À quand un véritable simulateur ?"
De son côté, Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT à la Fédération Services publics, préfère annoncer que le syndicat est "prêt à négocier pour une réforme des retraites", mais "pas la mise en place d'un système à point qui baisserait les pensions et augmenterait la durée du temps passé au travail", indique-t-elle. "Pourquoi le gouvernement n'a toujours pas sorti son simulateur ?", interpelle la syndicaliste qui aimerait "voir combien les Français gagneront et surtout qu'une majorité d'entre eux seraient perdants", juge-t-elle.
"Pour ne pas mettre des simulateurs faux comme l'a fait la CGT", répond Bruno Millienne. Il indique que sans "la valeur du point et la valeur de conversion du point qui est entre les mains des partenaires sociaux", aucune simulation véritable n'est possible, même "si vous mettez tous les simulateurs que vous voulez". Il en appelle à ce que "tout le monde se mettent autour de la table", se réjouissant que "le gouvernement ne prend pas à sa charge à la fois la définition de la valeur du point et sa conversion".
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