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Pour le pape, supprimer des emplois peut être "un péché gravissime"

Par Benjamin Jeanjean

Lors de son audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre de Rome, le pape François s’est exprimé sur la question du travail, évoquant notamment le drame des licenciements.

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C’est l'une de ces prises de position auxquelles le pape François nous a habitué, quatre ans maintenant après son élection par les cardinaux en remplacement de Benoît XVI. Adepte de positions qui ont pu bousculer la curie romaine et une partie du monde catholique, le souverain pontife n’hésite jamais à donner son avis sur les grandes questions du monde. Ce mercredi, François a ainsi salué un groupe de travailleurs du bouquet de chaînes satellitaires Sky Italia soumis à un projet de plan social prévoyant notamment 200 licenciements et 300 mutations.

François et le "péché gravissime" de la suppression d’emplois

"Le travail vous donne de la dignité, les responsables politiques et les dirigeants ont l'obligation de tout faire pour que chaque homme et chaque femme puisse travailler et ainsi garder la tête haute, regarder les autres en face avec dignité. Celui qui pour des manœuvres économiques, pour réaliser des affaires pas complètement claires, ferme des usines, ferme des entreprises et supprime le travail d'hommes, cette personne fait un péché gravissime", a-t-il indiqué.

François, un pape atypique

S’il refuse l’étiquette d’un pape "marxiste", se contentant de rappeler que ses prises de position correspondent à la doctrine sociale de l’Église formulée par le pape Léon XIII à la fin du 19e siècle, François sait pertinemment que ses positions ne passent pas toujours au Vatican. Invité de Sud Radio le week-end dernier, le journaliste Arnaud Bédat, auteur de François, seul contre tous, évoquait ainsi une opposition de plus en plus ouverte contre lui. "Pour le Pape, 2017 est l’année de tous les dangers. Il y a déjà eu l’histoire des fameuses affiches placardées à Rome au début du mois de février, affiches où on le voit la mine boudeuse, avec un slogan bien visible : "François, qu’as-tu fait de ta miséricorde ?". C’était une première, on n’avait jamais vu ça. (…) Jusqu’ici, le combat à l’intérieur du Vatican était quand même assez larvé. On se chamaillait sur des textes et restait sur un débat intellectuel d’assez haute tenue. Là, l’opposition se montre au grand jour, les fronts sont ouverts et on assiste vraiment au début de la guerre", assure-t-il.

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