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Mort de Prigojine, une vengeance de Poutine ?

Par Jean Baptiste Giraud

Le patron de la milice Wagner, Evgueni Prigojine, serait mort dans un crash d’avion en Russie. Accident ou vengeance ?

Prigojine
Poutine a-t-il fait éliminer Prigojine, le leader de la milice Wagner ? ( AFP)

Evgueni Prigojine, patron de la milice Wagner, mort dans un crash d’avion. Aucun survivant parmi les passagers. Accident ou attentat ?

"Il pensait que Poutine lui pardonnerait"

Est-on sûr de sa mort ? "Pour l’instant, le seul fait tangible que l’on ait, est qu’il figurait sur la liste des passagers, souligne le Colonel Peer De Jong, vice-président de l’institut Themiis, ancien colonel des Troupes de Marine, auteur de Agir entre les lignes (Ed. Mareuil). Il va falloir autopsier les corps, mais il y a très peu de chances qu’il ne soit pas mort. Les hypothèses les plus farfelues circulent."

Ce vol partait de Moscou vers Saint-Pétersbourg, alors que Prigojine devait être en Biélorussie. "C’est une surprise. Après les événements du 23 et 24 juin, lui et une partie de sa structure avaient été exfitrés vers la Biélorussie. Wagner était plus ou moins intégrée au modèle des armées. Mais très rapidement, il a commencé à circuler, et notamment rejoint les autorités africaines réunies au sommet Russie-Afrique. Il venait juste de rentrer d’un périple africain. Il pensait que Poutine lui pardonnerait, il semblerait que non."

 

Qui va récupérer le trésor de Prigojine ?

La thèse de l’accident n’a pas été encore écartée. "Je pense qu’il y a peu de chances qu’il ait échappé à la vengeance du patron du Kremlin, tempère Colonel Peer De Jong, vice-président de l’institut Themiis. Poutine a toujours dit qu’il pouvait tout pardonner sauf la trahison. Prigojine le savait, il était proche de lui depuis les années 1990. Il n’a jamais été très loin, il appartenait à son premier cercle. Il a su assez rapidement qu’il était en danger, mais a probablement espéré. La situation est relativement claire, même si on ne saura pas si Poutine a fait détruire l’avion. Tous ceux qui avaient des tentations d’autonomie vont comprendre le message."

Prigojine représentait-il un véritable danger pour Poutine ? "C’est une nébuleuse qui démarre à St-Pétersbourg, dans l’alimentation aux armées, avec des contrats de plusieurs centaines de millions d’euros. Puis, c’est un entrepreneur de l’influence, par la sécurité, avec Wagner, directe, sur les élections, et financière. Qui va récupérer le trésor ? C’est l’État russe, qui va l’utiliser. Cette milice permet d’avoir une empreinte minimum sur le terrain, et d’agir sur le déni plausible. J’imagine que la Russie va garder cette technique qui l’expose au minimum."

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