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Serge Moati : "Je dis à Mitterrand qu'on va essayer de continuer son œuvre !"

Le réalisateur et producteur Serge Moati était l’invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 11 mai dans "Le 10h - midi". Celui qui fut le "conseiller audiovisuel" de François Mitterrand signe le documentaire "Mitterand et la télé", diffusé mardi 11 mai à 23h45 sur France 2.

Serge Moati, invité de Valérie Expert dans "Le 10h - midi" sur Sud Radio.

Serge Moati : "Au début Mitterrand détestait la télévision"

Dans le documentaire "Mitterand et la télé", diffusé mardi 11 mai à 23h45 sur France 2, Serge Moati, journaliste et cinéaste, raconte la présidence de François Mitterrand, mais sous un aspect "personnel", lié au rapport qu'entretenait le président à la télévision de son époque, et dont il fut l'un des témoins et acteurs. "Je n'étais pas un conseiller politique ni de premier rang, j'étais conseiller image et je ne faisais que ça tient à rappeler Serge Moati, il détestait la télévision au début ! Puis il est devenu l'un des maîtres de la communication télévisée. Il a compris qu'on pouvait se servir de la télévision et de la valeur des plans, qui il faut regarder pendant qu'on parle, comment lui parler" raconte le réalisateur.

François Mitterrand échoue à cause du premier débat télévisé en 1974 rappelle Valérie Expert. "J'y étais déjà se souvient Serge Moati, il ne voulait pas entendre parler de répétitions, de règles.  Il ne comprenait même pas le mot médiatraining ! Il y en a eu une fois en 1981 chez Laurent Fabius, qui jouait le rôle de Giscard, il était très énervé de faire ça. C'est la seule répétition qu'on ait eue, mais il a accepté nos règles, édictées par Robert Badinter d'une manière juridique et par moi d'une manière technique. Il a retourné la situation de 1974 en 1981".

Le documentaire présente "des archives incroyables, dans lesquelles on redécouvre une autre époque souligne Valérie Expert. C'est le début de la peopolisation". "Il a compris qu'il fallait changer explique Serge Moati, pour qui le vrai changement radical est quand il a parlé de la peine de mort au micro d'Elkabbach et Duhamel. À mon avis, c'est là qu'il est devenu président de la République ! C'est-à-dire je parle contre l'opinion publique, mais je vous parle avec mon cœur. Les Français ont entendu battre son cœur pour une des premières fois, et c'était improvisé !" 

 

Dossier jaune pendant le duel télévisé Mitterrand-Giscard : "La honte !"

Dans le deuxième duel télévisé, 13 conditions sont posées par l'équipe de François Mitterrand, dont l'absence de plan de coupe, un réalisateur pour chacun. "Il a accepté qu'on parle au clan de Giscard de tout ça précise Serge Moati. C'était très important parce que le langage télévisé est un langage, on ne peut pas faire n'importe quoi, le plan de coupe peut démolir quelqu'un". Dans le documentaire, Serge Moati revient sur le fameux dossier jaune : "la honte ! confie le réalisateur. 40 ans après ça m'amuse, mais je n'en avais jamais parlé. C'était juste au moment des diamants de Bokassa raconte-t-il, qui était le grand sujet autour de Giscard à ce moment-là. J'ai mis un dossier jaune bien en évidence devant Mitterrand, qui ne savait pas ce qu'il y avait dedans.

J'ai dit au conseiller de Giscard lorsqu'on négociait la valeur des plans que Mitterrand sortirait à un moment quelque chose de son dossier jaune, et que j'aurai besoin d'un très gros plan pour qu'on lise ce que c'est. Il m'a demandé paniqué si c'étaient les diamants de Bokassa, je lui ai répondu 'arrête, on est entre collègues, tu ne vas pas me faire une scène !' Il s'est évidemment passé ce que je souhaitais, 5 minutes après tout l'Élysée était au courant. Mais il n'y avait rien et jamais Mitterrand n'aurait fait ça ! assure-t-il. Contrairement à moi, c'était un homme digne ! Je lui ai simplement conseillé de tapoter sur le dossier jaune si Giscard l'énervait trop pendant le débat pour l'énerver. Après coup, ça a fait rire Mitterrand..."

 

Vœux du 31 décembre 1994 : "Je lui ai servi de prompteur ! Je tenais son texte entre mes dents !"

Serge Moati raconte également le dernier des vœux prononcés le 31 décembre 1994. "Je lui ai servi de prompteur ! dévoile-t-il. Je tenais son texte dans ma bouche pour la répétition, entre mes dents ! Il allait très mal, c'était pour moi un moment bouleversant qui nous a scellés, il était dans son lit, il voulait répéter. J'étais très ému parce que brusquement, ça se termine par 'les forces de l'esprit' et c'était absolument ce qui nous avait unis depuis 1981". 

"Il a expliqué que j'avais dit exactement ce qu'il fallait lui dire poursuit le réalisateur. Mitterrand était un homme sensible, intelligent. Il fallait transférer, aller au fond de lui. C'est la dernière fois que je l'ai vu vivant..."

 

 

"Je lui parle tout le temps ! Je lui dis qu'on va essayer de continuer son œuvre"

Serge Moati assure que les forces de l'esprit sont toujours là : "je lui parle tout le temps ! confie-t-il. Je lui dis qu'on va essayer de continuer son œuvre, ce qui est difficile en ce moment. Je suis resté fidèle à Mitterrand, fidèle à sa mémoire et fidèle à un parti où je suis entré gamin".

 

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Retrouvez l'invité média de Valérie Expert et Gilles Ganzmann du lundi au vendredi à partir de 10h00 sur Sud Radio dans "Le 10h - midi".

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