En 2023, la chaine basée à Tel-Aviv et diffusée en France devait célébrer son 10ème anniversaire... mais la guerre a soudain commencé. Frank Melloul est venu nous en parler.
Frank Melloul : "Il n'y a pas un journaliste d’i24news qui ne connaît pas quelqu'un qui ait été victime le 7 octobre"
"Effectivement, cet été, nous célébrions notre dixième anniversaire… qu'en fin de compte, nous n'avons pas eu l'occasion de célébrer. Et pendant dix ans, notre chaîne a vécu des conflits. Déjà une guerre en 2014, plusieurs conflits entre le Hamas et Israël, Israël et le Djihad islamique, mais jamais à ce niveau-là et jamais avec une telle atrocité. Donc, on n'est jamais préparé à ce genre de choses. Et ce qui a été très difficile pour moi comme PDG d'i24news, c'est d'intégrer un nouvel élément dans ma gestion, qui est la gestion des émotions.
.@frankmelloul - Les humanitaires tués à Gaza
"Nous avons couverts le corridor humanitaire. Mon journaliste s'est retrouvé entre des tirs de feu de l'armée israélienne qui défendait le corridor humanitaire parce que le Hamas tirait sur la population"https://t.co/e1O6Ua3pTF pic.twitter.com/6pVY53gMfs
— Sud Radio (@SudRadio) April 9, 2024
Vous avez plusieurs émotions qui viennent se mêler. Le 7 octobre, quand on voit ce qui se passe, on part en édition spéciale. En plus c'était une période de vacances, on rappelle tous ceux qui sont là. Et un technicien qui était en route pour rejoindre la chaîne est malheureusement tombé sur les terroristes du Hamas et a été mitraillé et laissé pour mort. Aujourd'hui, il s'en est sorti, et on s'en réjouit. Mais il n'y a pas un journaliste d’i24news qui ne connaît pas quelqu'un qui ait été victime le 7 octobre ou kidnappé le 7 octobre", a confié Frank Melloul.
"i24news s'est transformé en plateforme de témoignages"
Est-ce que la chaîne a changé complètement de physionomie depuis le 7 octobre? "Nous sommes rentrés en édition spéciale immédiatement, nous avons annulé toute la grille traditionnelle d'i24news et nous nous sommes concentrés que sur l'information. Ça fait six mois que nous sommes dans le rouge Breaking news et que nous parlons de ce conflit du mieux que nous pouvons tout en donnant une photographie globale."
.@frankmelloul - @i24NEWS_FR a changé de physionomie?
"On n'est pas dans le parti pris mais dans celui de raconter la vérité en montrant. Nos journalistes sont membres de groupes WhatsApp de l'armée israélienne et aussi du Hezbollah/Hamas"https://t.co/e1O6Ua3pTF pic.twitter.com/kFRavVaUBw
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Quel est le parti pris d’i24news ? "On n’est pas dans le parti pris, on est dans le parti pris de la vérité. Et la vérité est de raconter ce qui s’est passé. La décision stratégique qui a été prise immédiatement chez nous, c'était de montrer des vidéos, ce qui n'est pas dans la culture israélienne. Les médias israéliens n'ont pas l'habitude de montrer des vidéos parce qu'il y a une certaine pudeur. Moi, j'ai décidé immédiatement de montrer ces vidéos pour la simple et bonne raison qu'elles ont été filmées par le Hamas lui-même. Donc elles sont la preuve vivante des atrocités qui ont été commises. Et la deuxième chose que nous avons faite, c'est que i24news s'est transformé en plateforme de témoignages. Et Jean Charles Banoun, qui est le présentateur de notre '20 heures', chaque soir, avait des familles qui venaient témoigner non seulement des otages qui sont à Gaza encore aujourd'hui, ou des victimes ou même des gens qui ont eu un comportement héroïque. Et croyez-moi, il y en a eu beaucoup. Donc, les fake news, il y en a beaucoup, il y en a même énormément. Mais encore une fois, on a atteint un tel niveau d'atrocité ce jour-là que tout peut paraître crédible. Mais la force d'i24news, c'est ses trois chaînes : une chaîne en français, une chaîne en anglais et une chaîne en arabe. Et nos journalistes dans la newsroom sont à la fois membres de groupes WhatsApp de l'armée israélienne ou des services de renseignement israéliens, mais aussi du Hamas et du Hezbollah. Ce qui nous permet d'avoir une photographie assez large et de recouper les informations", a répondu Frank Melloul.
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