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Sur X "trop de désinformation" et "un relâchement sur la modération", dénonce Jean-Noël Barrot

Par Jean Baptiste Giraud

"Il y a trop de désinformation" sur X (ex-Twitter) selon Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Jean-Noël Barrot, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 4 janvier 2024, dans “L’invité politique”.

Le risque de désinformation et de deepfakes sur les réseaux sociaux comme X et Facebook, les JO 2024, la lutte contre l'exposition des mineurs à la pornographie... Jean-Noël Barrot a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

 

Deepfake des vœux de Marine Le Pen sur X : "C’était, je crois, une initiative personnelle"

Le porte-parole de Renaissance, Loïc Signor, a détourné les vœux de Marine Le Pen en Russe, sur fond de nouvelle enquête du Washington Post sur les liens entre le parti Rassemblement National et Vladimir Poutine. Un usage de deepfake généré par l’Intelligence Artificielle qui pose question à l’heure où la lutte contre la désinformation est centrale. "C’était, je crois, une initiative personnelle", déclare de son côté Jean-Noël Barrot, ministre délégué en charge du Numérique. S’il ne dénonce pas, il estime que la vidéo aurait pu être mieux pensée pour signaler "qu’il s’agissait-là d’un montage, ce qu’on appelle un hyper-trucage".

Le tweet est toujours en ligne sur le réseau social X, et Jean-Noël Barrot n’appelle pas le porte-parole de Renaissance à le supprimer. "Mais il faut toujours veiller à ce qu’aucune confusion ne puisse s’introduire" dans l’esprit de la personne qui regarde ce type de vidéos.

 

"Le Rassemblement National entretien des liens étroits avec la Russie de Vladimir Poutine"

Si le ministre délégué ne demande pas la suppression de la vidéo des faux vœux de Marine Le Pen en russe, c’est parce que dans le fond, l’affaire n’est qu’une question "de forme" et non une question de fond. "La question de fond, c’est la suivante : le Rassemblement National entretien des liens étroits avec la Russie de Vladimir Poutine", affirme-t-il. Et ce alors que le parti de Marine Le Pen "se gargarise toute la journée d’être Patriote" et "courbe l’échine devant les régimes autoritaires".

 

 

La crainte d’une ingérence russe, mais pas que, est réelle pour 2024. "Cette année, plus de 50 pays" tiendront des élections, ce qui appellera aux urnes "plus de 2 milliards de personnes". "Évidemment que la menace de la désinformation est une menace démocratique majeure", affirme le ministre délégué.

 

"Tous les signaux que nous avons reçu de la part de X, c’est un relâchement sur la modération"

L’ingérence a déjà été identifiée en 2022, par l’agence Viginum créée en 2021 et chargée de cette surveillance. Une fois identifiés, ces ménages et ces ingérences doivent être pris en compte. "Et cela, c’est la responsabilité des réseaux sociaux", rappelle Jean-Noël Barrot. Ces derniers ont "des obligations très claires et très fermes de lutte contre la désinformation" en Europe. "Si elles ne s’y conforment pas, alors elles peuvent s’exposer à des amendes extrêmement lourdes, voire à un bannissement."

Or, dans la lutte contre la désinformation, X (ex-Twitter) est régulièrement au centre des débats, depuis qu’Elon Musk a racheté le réseau social et prône la liberté d’expression. D’ailleurs, rappelle Jean-Noël Barrot, après les événements du 7 octobre 2023, "une enquête a été ouverte par la Commission européenne sur le réseau X qui peut effectivement conduire à des amendes pour défaut de lutte active contre la désinformation". Une enquête qui risque toutefois de durer très longtemps.

Concernant X (ex-Twitter), "non seulement il y a trop de désinformation, mais tous les signaux que nous avons reçus depuis une petite année de la part de X et de ses dirigeants, c’est un relâchement sur la modération". X a dû dévoiler le nombre de professionnels en charge de la modération. Et ils ne sont que 52 pour la langue française. "C’est évidemment totalement insuffisant."

 

 

"Il est interdit, en France, depuis 1994, d’exposer un mineur à la pornographie"

Autre dossier sur le bureau du ministre délégué au Numérique : l’accès aux sites pornographiques par les mineurs. Plusieurs États, dont la France, militent pour un accès beaucoup plus restreint et contrôlé. "Il y a des systèmes de vérification d’âge", assure Jean-Noël Barrot. "Mais les sites ne les utilisent pas". "Je suis désolé et navré de voir les manœuvres judiciaires" qu’utilisent les sites pornographiques pour échapper à leurs obligations "pour préserver leur profit".

Toutefois, "la pression monte, les mailles du filet se resserrent", assure le ministre. Un projet de loi visant à créer un "pouvoir nouveau pour l’Arcom" sera présenté en Commission Mixte Paritaire début 2024. Il pourra ainsi bloquer les sites. Car, rappelle Jean-Noël Barrot, "que l’on soit un particulier ou un site pornographique, il est interdit, en France, depuis 1994, d’exposer un mineur à la pornographie".

 

 

Risque de cyberattaque lors des JO de Paris : "On s’y prépare, et depuis longtemps"

La sécurité numérique des Jeux Olympiques 2024 à Paris inquiète. Car l’événement est généralement bombardé de centaines de millions de tentatives de cyberattaques. À cette menace, "on s’y prépare. Et depuis longtemps, grâce à notre Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI)". Une agence qui "est reconnue dans le monde entier".

 

 

"Dans le cadre de la préparation des JO, elle est au contact quotidien de tous les sites accueillant les compétitions, pour veiller à ce qu’il n’y ait aucune brèche."


Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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