Élection présidentielle de 2027, élection de Bruno Retailleau comme nouveau président des LR, justice, école, modèle social et sécurité : Édouard Philippe a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
"La victoire de Bruno Retailleau ne m'affaiblit pas"
Interrogé sur l’impact politique de l’élection de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, Édouard Philippe balaie l’idée d’un recul de son influence : "La victoire de Bruno Retailleau ne m’affaiblit pas", affirme-t-il sans détour. Il salue un résultat "très net" et "une très belle victoire", qui "traduit le fait qu’il est estimé dans son parti". Mais il précise aussitôt : "Je ne crois pas que cela dise autre chose".
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L’ancien Premier ministre rappelle avoir félicité Bruno Retailleau "directement". Édouard Philippe note que dès le lendemain de son élection, "des responsables LR disaient : ‘Nous avons un président, mais pas encore un candidat’". Sur une éventuelle candidature en 2027, Édouard Philippe reste ferme : "Bruno Retailleau dira lui-même s’il est candidat en 2027". Refusant de commenter la stratégie des Républicains, il conclut : "C’est leur vie interne, je n’ai pas à m’y immiscer".
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"Je resterai candidat à la présidentielle de 2027 quoi qu'il arrive"
Édouard Philippe confirme sans ambigüité : "Oui, je resterai candidat à la présidentielle de 2027 quoi qu’il arrive". "Je l'ai dit quand il m'a semblé possible et nécessaire de le dire que je serais candidat à l'élection en 2027. Que c'était pas pour tout de suite mais que d'ici là j'allais me préparer" ajoute-t-il. "Je crois à ce stade être le seul à l’avoir dit clairement" tient-il à préciser.
L’ancien Premier ministre entend construire une candidature fondée sur un projet solide. "Je me prépare pour présenter aux Français un projet sérieux, possible, pour restaurer la puissance de la France". Il insiste sur la sincérité de sa démarche : "La démocratie, ce n’est pas des accords d’appareil. C’est dire ce qu’on veut faire, et que les Français choisissent".
"Oui, je suis candidat à la présidentielle de 2027, jusqu’au bout. Je suis le seul à l’avoir dit clairement, et je m’y prépare" affirme @EPhilippe_LH pic.twitter.com/P8ZiEe5iKj
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"On ne doit jamais être prisonnier de son parti ni de son camp"
Édouard Philippe est-il l'héritier du macronisme ? "Je suis qui je suis !" répond l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron. Jean-Jacques Bourdin interroge ensuite l’ancien chef du gouvernement sur son positionnement politique. Le président d'Horizons assume ses racines à droite : "J’ai été député LR, j’ai participé à la fondation de l’UMP" rappelle-t-il. Mais il estime que les lignes partisanes ont perdu leur pertinence : "On ne doit jamais être prisonnier de son camp".
.@EPhilippe_LH, l’héritier du macronisme ? "Je suis qui je suis. Je ne me positionne pas par rapport à tel ou tel" pic.twitter.com/1mNiksfiPT
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Selon lui, le véritable clivage oppose ceux qui veulent agir à ceux qui s'enferment dans les logiques de partis. "Beaucoup passent plus de temps à gauche à se demander ce que c’est que la gauche, et à droite à se demander ce que c’est que la droite". Édouard Philippe préfère le rassemblement, car "la valeur cardinale, ce n’est pas la droite ou la gauche, c’est le rassemblement".
.@EPhilippe_LH : "Oui, je suis un homme de droite. Mais je pense qu’on ne doit jamais être prisonnier de son parti. La valeur cardinale, ce n’est ni la droite ni la gauche, c’est le rassemblement" pic.twitter.com/SPELbZ3vVR
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"Mon ennemi politique principal est l'affaiblissement de la France"
Lorsqu’on lui demande de désigner un adversaire, Édouard Philippe assure que son "ennemi politique principal, c’est l’affaiblissement de la France". Il identifie trois piliers à restaurer : "L’école, la justice, et le financement du modèle social".
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Pour lui, la France souffre d’impuissance publique : "Notre pays ne prend pas toujours les mesures qui s’imposent". Ce constat dépasse la personne du chef de l’État. Édouard Philippe appelle à un sursaut collectif : "Il faut réaffirmer les fondements de la puissance française". Et il rappelle que sa méthode repose sur le concret : "Je parcours le pays sans cesse. Ce qui intéresse les Français, ce n’est pas la logique des partis, c’est ce qu’on fait sur l’école, la justice, la sécurité".
"Je constate et déplore une certaine forme d'impuissance publique. Mais cette impuissance est bien plus large que le fait du président de la République seul" pour @EPhilippe_LH pic.twitter.com/ILX4qu3J0D
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Justice : "Je propose des peines courtes mais prononcées dès la première infraction"
Interrogé sur l’insécurité et les jeunes délinquants, Édouard Philippe développe une proposition forte. "Je propose des peines courtes mais prononcées dès la première infraction". Il critique un système où "on emprisonne tard et longtemps" en France, ce qui nourrit la récidive.
Justice : "Je propose des peines de prison courtes, mais prononcées dès la première infraction" déclare @EPhilippe_LH pic.twitter.com/gdMcEU2yN1
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Il plaide pour un "choc pénal" immédiat, y compris pour les mineurs. Sans supprimer l’excuse de minorité, il reconnaît : "On a sans doute été trop loin". Pour lui, il faut "une réponse plus forte dès les premières infractions". Ce système existe ailleurs : "Les pays qui ont adopté ce modèle ont obtenu d’excellents résultats contre la récidive".
Justice des mineurs : "On est allé trop loin dans l’excuse de minorité. Il faut une sanction dès les premières infractions. Il faut un choc !" selon @EPhilippe_LH pic.twitter.com/JG730xGRxg
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Étrangers délinquants : "Il faut muscler notre dispositif diplomatique et administratif"
Face à la question des étrangers délinquants, Édouard Philippe se montre ferme. "Un étranger qui commet un crime ou un délit n’a aucun droit à demeurer sur le territoire français". Mais il reconnaît les obstacles diplomatiques : "Renvoyer un étranger chez lui dépend largement de la bonne volonté du pays d’origine".
Il appelle donc à renforcer les leviers de l’État : "Il faut muscler notre dispositif diplomatique et administratif face à ces pays qui n’acceptent pas de reprendre leurs ressortissants". Une déclaration qui rejoint les préoccupations croissantes autour de l’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF).
.@EPhilippe_LH : "Un étranger qui commet un crime ou un délit ne doit pas rester sur le territoire français" pic.twitter.com/A2bjdVvqpJ
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"Il faut travailler plus nombreux, plus longtemps et mieux"
Sur la durée du travail, Édouard Philippe estime qu'"Il faut travailler plus nombreux, plus longtemps et mieux". Augmenter le taux d’emploi des jeunes et des seniors est, selon lui, un levier indispensable. "Nous avons fait significativement baisser le chômage entre 2017 et 2020".
.@EPhilippe_LH : "Si nous voulons être plus prospères, il faut travailler plus, en étant plus nombreux et plus longtemps" pic.twitter.com/UNuOUOc5qI
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Quant au temps de travail, il critique la "rigidité" actuelle : "Je ne suis pas sûr que les 35 heures aient été une bonne mesure". Il soutient une plus grande souplesse, par exemple "travailler plus intensément à 30 ans et moins à 64", en accord avec les aspirations individuelles et les besoins économiques.
Faut-il revenir sur les 35 heures ? "Ça fait partie des choses qu'il faut regarder. Tout système qui laisse le maximum de liberté dans l'entreprise pour organiser son travail, ce n’est pas idiot. Notre système est trop rigide et ne le permet pas vraiment" regrette @EPhilippe_LH pic.twitter.com/dNJuVDJuop
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"Il faut élargir le financement du modèle social"
L’ancien Premier ministre souligne une impasse structurelle : "Tout notre modèle social repose sur le travail. Or, avec le vieillissement de la population et la baisse des naissances, ça devient intenable". Il alerte sur le niveau des cotisations : "On a le taux de cotisation patronale le plus élevé d’Europe. Ça n’aide ni les entreprises ni les salariés".
Sa proposition est claire : "Il faut élargir les financements du modèle social. Il ne doit plus être simplement financé par le travail". Édouard Philippe plaide pour un élargissement de l’assiette contributive, afin de répartir plus justement l’effort collectif.
.@EPhilippe_LH : "Il faut élargir le financement du modèle social au-delà du travail, sinon on ne s'en sortira pas" pic.twitter.com/sx6n2yMdYG
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"Ma première priorité, c'est l'école"
Quelle serait la première mesure d’un éventuel mandat présidentiel ? Édouard Philippe choisit l’école : "Ma première priorité, c’est l’école". Il rappelle qu’il est un "pur produit de l’école de la République", et regrette : "Notre école ne fonctionne pas suffisamment bien".
Édouard Philippe déplore un système inégalitaire : "L’école française est celle qui, dans l’OCDE, reproduit le plus les inégalités sociales". Il insiste : "Si on retape l’école, on devient un pays plus puissant, plus prospère et plus heureux".
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