Condamné à cinq d'emprisonnement pour association de malfaiteurs dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy va être incarcéré à la prison de la Santé à Paris à partir de mardi. Pour combien de temps ?
De la prison du fait du risque de récidive
L'ancien Président sera ainsi incarcéré à l’isolement, dans une cellule de 9 m2. Une première dans l'histoire politique française. Ses avocats vont immédiatement déposer une demande de remise en liberté, à laquelle le juge devra répondre sous deux mois. Mais au-delà du symbole, cette incarcération d'un ancien Président de la République s'imposait-elle vraiment ?
Ses soutiens le martèlent : il est encore présumé innocent et l’exécution provisoire de la peine ne s’imposait pas, avant même son procès en appel. Et ce alors qu’il n’existe aucun danger de récidive. On aurait ainsi requis contre lui ce que l’on ne requiert pas toujours dans le cas de crimes de sang. Il y a quelques mois, Gérald Darmanin avait annoncé une réforme des peines pénales.
Plus de critère de dangerosité
Cette simplification permettrait, par exemple, de réserver le sursis aux condamnés détenteurs d’un casier judiciaire vierge. Ou bien de mettre l’accent sur les procédures de plaider coupable. Il serait également possible d’être directement condamné à une peine de bracelet électronique. Il ne s’agirait plus là d’un monde d’aménagement d’une peine de prison ferme.
La dangerosité ne serait ainsi plus le critère pour trancher. Au risque d’alimenter le soupçon de « deux poids, deux mesures ». Nombreux sont ceux qui s’interrogent, en tout cas, sur l’intérêt d’emprisonner dans certains cas, alors qu’un emprisonnement coûte 105 euros par jour à l’État. Quid d’un remplacement par des peines d’intérêt général ?
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