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"Les terroristes nous forcent à être toujours sur nos gardes et à disperser nos efforts"

Par Benjamin Jeanjean

Invité du Grand Matin Été sur Sud Radio ce vendredi, François-Bernard Huygue, directeur de recherche à l’Iris, souligne la difficulté de prévenir et lutter contre des attentats terroristes tels que celui de Barcelone jeudi soir.

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Paris, Stockholm, Londres, Berlin, Nice… Ces derniers mois, de nombreux attentats à caractère terroriste commis au moyen d’un véhicule-bélier ont eu lieu en Europe, le dernier en date étant celui de Barcelone ce jeudi soir, qui a causé la mort de pas moins de 13 personnes et blessé une centaine d’autres. Invité du Grand Matin Été sur Sud Radio, François-Bernard Huygue, directeur de recherche à l’Iris, pointe la difficulté d’empêcher ce type d’attentat dans des zones très touristiques. 

"Un problème techniquement insoluble"

"Par définition, une zone touristique est une zone où il y a beaucoup de monde. Il est également impossible de stopper la vente libre des voitures ou camionnettes. Nous sommes donc devant un problème techniquement insoluble. Il faut bien sûr des policiers partout, des moyens pour ralentir les véhicules, etc., mais la solution est plus à chercher dans un renseignement de qualité qui sache repérer les gens susceptibles de passer à l’acte. En France, nous avons des milliers de gens suspectés de jihadisme, et on s’aperçoit en sens inverse quand il y a un attentat que les auteurs étaient connus pour sympathie jihadiste, fiche S, etc. Il y a ici un problème dans le renseignement, mais bien sûr c’est facile à dire et difficile à faire", explique-t-il.

"Évidemment, il y a beaucoup de gens en ville, les rues sont pleines, la police ne peut pas contrôler tout le monde. Le terrorisme est fait pour terroriser, c’est évident. Par ailleurs, en faisant cela, ils nous obligent à être toujours sur nos gardes, à disperser nos efforts, à avoir de la police partout, à engager des policiers privés, etc. Tous ces efforts défensifs et préventifs ne peuvent pas être efficaces à 100% tellement il y a de cibles possibles", ajoute-t-il.

"Les jihadistes ne reconnaissent pas la Reconquista de 1458"

Barcelone et l’Espagne s’inscrivent toutefois dans un contexte particulier. "En Espagne, il n’y avait pas eu de gros attentats depuis le monstrueux attentat de 2004. Apparemment, il y a moins de jihadistes espagnols que de jihadistes français. Cela dit, n’oublions pas que pour des raisons symboliques, l’Espagne est très importante pour les jihadistes. Pour eux, c’est une terre d’islam, ils ne reconnaissent pas la Reconquista de 1458. (…) Je pense par ailleurs qu’il y a des liens entre jihadistes espagnols et jihadistes marocains, étant donné la grande circulation entre les deux pays", dit-il.

Réécoutez ici l'intégralité de l'interview de François-Bernard Huygue dans le Grand Matin Été

 

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