Le big bang social sur le code du travail doit être le grand chantier de l’été du nouveau quinquennat.
Mais rapidement, le big bang social a pris la forme d'un big bug, après les révélations présentées comme "explosives", tant par Le Parisien que par Libération.
Cet agenda caché vient troubler une communication trop bien huilée. C’est une tournure erronée du titre du document transmis par la Direction Générale du Travail qui met le feu aux poudres. Il s’agissait en fait d’une série de suggestions de syndicats et partenaires à propos desquelles le ministère a demandé une expertise. Mais la réponse s’intitule "Réforme demandée par le cabinet" et fuite dans la presse.
Ne soyons toutefois pas naïfs. Il s’agit bien d’un bizutage de la part des rouages de la DGT qui éprouve une équipe nouvelle. Mettre dans la nature de telles questions avec un tel message, c’était bien un risque explosif.
Muriel Pénicaud doit tirer les leçons de cet épisode, qui met en lumière deux éléments. Tout d'abord, il ne suffit pas d’être expert et nouveau pour être efficace. Produire de la politique publique demande un savoir-faire particulier et c’est la conséquence directe des cabinets réduits. Quand on n’a pas assez d’experts dans ses cabinets, on fait appel à l’administration, on n’a pas le choix. D’où les demandes de faire travailler de nombreuses équipes et la multiplication des risques de fuites par des opposants politiques.
C’est exactement le scénario que voulait éviter l’exécutif, à quelques jours du premier tour des élections législatives.
Écoutez la chronique de Michaël Darmon, dans le Grand Matin Sud Radio