Les Catalans sont engagés dans un bras de fer avec Madrid avec un référendum sur l’indépendance le 1er octobre prochain.
La tension monte dangereusement en Espagne. C’est un feu qui couvait depuis longtemps. La Catalogne a une forte identité, une langue, une histoire qui lui est propre et qui a été un temps éclipsée par le nationalisme espagnol.
C’est un problème espagnol, d’abord, mais il ne faut pas en sous-estimer les conséquences pour toutes l’Europe.
Quand la communauté internationale a donné l’indépendance au Kosovo, elle s’est en effet privée de beaucoup d’arguments dans l’affaire de la Crimée et de l’est de l’Ukraine.
Ça rallumerait le feu au Pays Basque espagnol, français et rallumerait les velléités régionalistes dans toute l’Europe.
On se trouverait entre revendications identitaires et égoïsmes de riches. On ouvrirait la boîte de Pandore d’une sorte de communautarisme régionaliste qui irait vers l’abolition de la nation.
Ceux qui encouragent les séparatistes catalans ou écossais jouent un jeu dangereux, mais pas innocent. Cela impacterait immédiatement les nations comme l’Espagne, la Belgique, le Royaume-Uni. La France elle-même ne serait pas à l’abri, pas seulement à cause de l’indépendance de la Corse.
Les grandes régions que nous venons de créer annoncent aussi un retour des féodalités, des grandes principautés de jadis.
On a déjà échappé de peu au communautarisme linguistique avec la charte des langues régionales. Mais cela ferait le lit de tous les autre communautarismes et égoïsmes qui sont, à mon sens, bien pires.
C’est un combat idéologique contre l’État-Nation, comme si ce dernier était la cause de tous les malheurs.
Ce serait prendre un grand risque. Il y a gros à parier que l’Europe ne serait ni prospère, ni pacifique, bien au contraire.
Écoutez la chronique de Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, au micro de Patrick Roger et Sophie Gaillard