L’accident s’est produit tard jeudi soir, sur l’autoroute A16 dans le sens Calais-Dunkerque, à hauteur de la commune de Guemps. Ce migrant "aurait probablement sauté d'une camionnette en circulation avant d'être percutée par un véhicule", puis par un second, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais. "Il ne reste pratiquement rien du corps. On a un témoin français qui se rendait au travail et qui dit avoir vu cette personne sauter de la camionnette où il se trouvait", a détaillé le parquet de Saint-Omer.
Deuxième décès en 2017
"Le jeune a été percuté immédiatement par un rétroviseur et plusieurs voitures lui ont ensuite roulé dessus à de multiples reprises", a ajouté cette source, précisant que le migrant aurait peut-être sauté de la camionnette après s'être rendu compte que le véhicule allait vers Dunkerque et non vers le port de Calais. Une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Omer et confiée à la CRS autoroutière. "On va essayer de déterminer son identité avec ses empreintes digitales", selon le parquet.
Il s'agit du 2e décès d'un migrant à Calais et ses environs en 2017. En 2015 et 2016, 33 migrants sont morts dans le Pas-de-Calais, principalement sur des routes et sur le site d'Eurotunnel, en tentant de rejoindre l'Angleterre, selon un décompte officiel. Le 21 janvier, un migrant éthiopien âgé d'une vingtaine d'années est décédé après avoir heurté un camion sur l'A16. Plus récemment, le 20 juin, le chauffeur d'une camionnette immatriculé en Pologne avait trouvé la mort sur l'autoroute A16 à hauteur de Guemps à cause d'un barrage artisanal réalisé par des migrants.
L'accident mortel de jeudi soir intervient alors que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé en début de semaine la mise en place de deux centres d'un type nouveau - un centre d'accueil et d'évaluation des situations, CAES - à Bailleul et à l'abbaye de Belval, à environ une heure de Calais. Par ailleurs, sur décision du Conseil d'Etat, des douches et des sanitaires, premiers éléments du dispositif d'aide aux migrants de Calais imposé par le Conseil d'Etat, doivent être installés "avant la fin de la semaine prochaine", avait indiqué mercredi le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry.