single-emission.php

Par avec Nathalie Loiseau

Nathalie Loiseau, députée européenne, membre de la délégation de Renaissance, présidente de la commission sécurité et défense du Parlement Européen


Jean-Luc Mélenchon est "anti-Ukraine" selon Nathalie Loiseau, députée européenne, présidente de la commission sécurité et défense du Parlement européen. Elle était l'invitée du “petit déjeuner politique” sur Sud Radio.
Les invités

Le conflit en Ukraine s’intensifie de jour en jour, la Russie renforçant ses troupes tandis que l’Ukraine fait appel à l’Union européenne pour du soutien. Mais en France, certains politiques dont Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se sont prononcés en défaveur de l'envoi d'armes. Nathalie Loiseau a répondu aux questions de Benjamin Glaise.

 

Nathalie Loiseau : Zelensky est "l'incarnation du courage"

Mardi 1er mars 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a parlé en visioconférence au Parlement européen, où son intervention a été ovationnée. Il est "l’incarnation du courage", estime Nathalie Loiseau, députée européenne et présidente de la commission sécurité et défense au Parlement européen. "Ce qu’il nous dit c’est : je me bats pour votre liberté."

Elle rappelle que Kiev est sous attaque parce que les Ukrainiens "se sont tournés vers l’Europe plutôt que de se tourner vers Moscou", et ce dès 2014. "C’était évidemment émouvant, ça suscite un immense respect."

Un vote "en soutien" de l’Ukraine a suivi, et la "quasi-totalité" des membres du Parlement européen a voté pour. "Sauf quelques-uns, et ça je le regrette, parce que certains sont Français." Nathalie Loiseau parle ici des "députés européens qui ont rejoint Éric Zemmour et Thierry Mariani du Rassemblement National" qui ont voté contre le texte.

 

Ukraine : "Ce qu’ils demandent aujourd’hui, c’est de devenir candidats à l’accession" à l'Union européenne

Le président ukrainien a également lancé officiellement un appel à rejoindre l’Union européenne pour son pays. La députée rappelle que "ça n’est pas nouveau" comme demande. "Ce qu’ils demandent aujourd’hui, c’est de devenir candidats à l’accession", précise Nathalie Loiseau. "Ça ne veut pas dire que le jour d’après vous êtes dans l’Union européenne."

Selon elle, cette demande est celle d’un "espoir, un horizon, une raison de se battre" pour le peuple ukrainien. "Je crois que c’est symbolique, c’est un geste politique qu’il faut faire", estime la président de la commission sécurité et défense. Elle concède néanmoins que pour rentrer dans l’Union européenne officiellement, l’Ukraine "aurait beaucoup de choses à faire". C’est le cas également de l’UE qui a "beaucoup aussi à faire pour se transformer".

 

"Ce qu’il se passe est un basculement du monde considérable"

Pour que cette candidature à l’accession soit validée, il faut aller "au-delà de la prise de parole qui a déjà été celle d’Ursula von der Leyen", explique la députée. "L’acter, c’est l’unanimité des États-membres au Conseil qui doit dire : nous acceptons de considérer que vous êtes candidats."

Les Ukrainiens, selon Nathalie Loiseau, regardent vers l’Europe et "vivent avec les mêmes valeurs, le même mode de vie que nous". Si accepter la candidature ne signifie pas que l’Ukraine entrera dans l’UE "demain", il faut prendre conscience que "notre Union va changer" et que "le monde est en train de basculer".
"Ce qu’il se passe est un basculement du monde considérable, et il est évident qu’on ne peut pas laisser tomber les Ukrainiens."

 

Défense européenne : "Tout ce que nous savions qu’il fallait faire, nous le faisons aujourd’hui"

La guerre en Ukraine relance la question d’une défense européenne, alors que pour la première fois des armes seront envoyées au nom de l’UE vers un pays, l’Ukraine. Nathalie Loiseau souligne que "ça fait deux ans et demi que je dis : vous n’allez quand même pas attendre une guerre pour faire la défense européenne ?". Finalement, "si", regrette la députée.

"Tout ce que nous savions qu’il fallait faire, nous le faisons aujourd’hui." Le retard n’a pas empêché les idées d’être là : "le projet était prêt". Mais "il a fallu vaincre des réticences", explique la présidente de la commission sécurité et défense. Notamment au niveau de l’Allemagne qui a changé en quelques jours sa position du tout au tout.

 

La livraison d’armes avec l’argent européen, "on ne l’avait jamais fait"

Quant à l’Europe de la Défense, "je crois que c’est l’an un", juge Nathalie Loiseau. La livraison d’armes avec l’argent européen, "on ne l’avait jamais fait". Désormais, l’Europe a "beaucoup plus d’ambition" à ce sujet aujourd’hui.

Une telle défense européenne, "ça ne veut pas dire tourner le dos à l’OTAN", souligne néanmoins la députée. "Il faut une défense européenne." Mais cela ne signifie pas une armée européenne : "l’armée reste toujours nationale parce que la décision d’envoyer des troupes risquer leur vie est la décision d’un chef d’État". Cette défense européenne, "ça veut dire avoir les mêmes matériels, à s’entraîner ensemble, à faire des exercices ensemble".

 

Les arguments utilisés par Mélenchon sur l'Ukraine sont "les éléments de langage de la Russie"

Jean-Luc Mélenchon s’est dit opposé à la livraison d’armes à l’Ukraine pour se défendre de l’envahisseur russe. Un argumentaire du chef de file de La France Insoumise qui "met en colère" Nathalie Loiseau. "C’est un argument du Kremlin." Les arguments utilisés par Mélenchon sont "les éléments de langage de la Russie", explique la députée européenne qui ne manque pas de souligner que Marine Le Pen "dit la même chose".

"Je ne peux pas entendre Jean-Luc Mélenchon, qui était très content quand on aidait les Kurdes et qu’on livrait des armes aux Kurdes, dire qu’il ne faudrait pas livrer des armes à l’Ukraine." Nathalie Loiseau rappelle la position de Mélenchon en 2015 qui a refusé de "l’aide civile à l’Ukraine" ainsi qu’une "coopération scientifique". Une position prise "au motif que c’étaient des néonazis". Pour la députée européenne, c’est simple : Jean-Luc Mélenchon, "c’est le perroquet des Russes sur l’Ukraine."
"Je ne sais pas s’il est anti-Poutine, ce que je sais c’est qu’il est anti-Ukraine."

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Benjamin Glaise et Cécile de Ménibus.

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique"

Revenir
au direct

À Suivre
/