Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Benjamin Gleize. Sud Radio, parlons vrai avec mon invité politique ce matin. Benjamin Lucas, député des Yvelines, porte-parole du groupe écologiste et social, coordinateur national du mouvement du Parti Génération. Benjamin Lucas, bonjour.
- Bonjour à vous. Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. C'est une première dans la Ve République. Une pétition a franchi la barre du million de signatures.
- Elle demande l'abrogation de la loi Duplon qui vise à lever les contraintes à l'exercice du métier de l'agriculteur. Le texte a été définitivement adopté par les parlementaires il y a deux semaines. Il prévoit notamment la réintroduction d'un pesticide, l'acétamipride. Est-ce que vous avez signé vous-même cette pétition ? Oui, j'ai signé. Et je me réjouis du succès inédit historique qu'elle rencontre. Est-ce que vous demandez ce matin à Emmanuel Macron de ne pas promulguer cette loi ? Oui, ce serait le plus simple aujourd'hui que le président de la République prenne en compte finalement cette mobilisation citoyenne inédite.
- Et puis qu'il reconnaisse que les conditions du débat parlementaire, une motion de rejet adoptée par la majorité minorité présidentielle elle-même pour empêcher le débat, etc., etc.
- Parce que la gauche faisait de l'obstruction parlementaire. Non, c'est pas vrai. Il n'y avait pas plus d'amendements sur ce texte que sur beaucoup d'autres.
- Et tous les amendements... Je vous mets au défi de trouver un seul amendement déposé par mon groupe qui est un amendement d'obstruction.
- Par exemple, nous proposions par un amendement d'interdire la vente en France de produits importés de l'étranger qui utilisent l'acétamipride, par exemple.
- Ce qui permettait de protéger nos agriculteurs de la concurrence déloyale qu'ils dénoncent à juste titre.
- La production française est suffisante en la matière si on décide de ne pas importer de produits...
- Oui. Et on doit changer de modèle. Et on doit changer de modèle pour notre santé, pour celle de nos agriculteurs, pour la survie de notre planète.
- Si vous permettez, sur cette pétition, quand même, moi, j'y vois une signification politique majeure.
- On est abreuvés, saturés d'écolobashing toute la journée partout, dans les médias, à l'Assemblée nationale, dans la bouche des membres du gouvernement, etc., etc.
- Ce n'est pas plutôt de l'agribashing ? Non. Et là, je vois un peuple de l'écologie qui se lève et qui dit « Notre santé compte, notre planète compte, notre avenir compte ». Moi, je m'en réjouis. Ça veut dire quelque chose...
- En tapant sur les agriculteurs, en l'occurrence. Non, personne ne tape sur les agriculteurs.
- Nous voulons justement sortir les agriculteurs de la dépendance à un certain modèle, qui est le modèle de l'agrochimie, de l'agrobusiness, qui est un modèle qui frappe les petits, qui ne valorise que les grosses exploitations. Pardon, mais la FNSEA n'est pas le porte-voix de l'ensemble des agriculteurs et des paysans dans ce pays. Au contraire, la FNSEA défend des intérêts que sont le lobby de l'agrochimie.
- Objectivement, ceux qui disent qu'on ne peut jamais changer de modèle. Or, il y a des pays comme la Croatie qui ont changé de modèle, notamment sur ces substances-là. Donc nous, nous disons qu'il faut accompagner nos agriculteurs vers un autre modèle, sortir de la dépendance aux produits chimiques. On leur doit pour être viables, pour une agriculture viable et pour notre santé.
- Ça veut dire que les agriculteurs sont manipulés aujourd'hui par ces lobbies de l'agrochimie ? Non, je ne dis pas ça. Non, ils sont en colère. Et ils ont raison d'être en colère. Et donc je comprends qu'eux, ils défendent cette loi du plomb aujourd'hui parce qu'ils sont en colère et qu'il y a un malaise agricole qui est profond. Je ne le méprise pas, je ne le nie pas. Mais cette loi, elle n'y répond pas.
- Cette loi, elle ne répond pas à rien sur le pouvoir d'achat des agriculteurs. Cette loi, elle ne répond à rien sur le libre-échange qui les met justement en concurrence déloyale. Parce que la réalité aujourd'hui, c'est qu'effectivement, il faut nous protéger de ce qui vient de l'extérieur avec des normes qui ne sont pas les nôtres, sans normes. Des traviers qui sont concernés notamment par le traité du Mercosur.
- Et c'est...
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