Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Benjamin Gleize. 8h30, Sud Radio. Parlons vrai avec mon invité politique ce matin, Philippe Brun, député PS de l'Heure, fondateur de l'Ine populaire et membre de la Commission des finances.
- Philippe Brun, bonjour. Bonjour, Benjamin Gleize. Et merci d'être avec nous ce matin. Nous y sommes. Donc François Bayrou présentera cet après-midi ses mesures pour faire 40 milliards d'euros d'économie dans le budget 2026.
- Le texte sera soumis au Parlement à l'automne. Pas de censure automatique de la part du PS. Philippe Brun, il est encore possible que vous ne la votiez pas ? Il faut un budget pour la France. Il y a un moment ou un autre où il faudra de toute façon qu'on trouve un accord, ce qu'on a réussi à faire l'année dernière.
- Il faut bien donner un budget à la France. Alors on verra bien si, au mois d'octobre, les discussions seront suffisamment abouties pour que nous puissions trouver un accord sur le budget.
- En tout cas, il va falloir que le Premier ministre corrige sa copie compte tenu de ce qui a été annoncé jusqu'ici.
- D'abord, je tiens à le dire, 40 milliards, nous estimons que c'est un effort qui est trop important et qui va casser la croissance, casser l'économie à un moment où on a une consommation qui est très faible.
- Je parlais avec des directeurs de supermarchés. On a un phénomène de déconsommation. Les chiffres d'affaires du supermarché est flat. Les gens en consomment beaucoup moins.
- Notre niveau de pauvreté augmente fortement. C'est l'étude de l'INSEE qui est sortie la semaine dernière. Nous pensons que l'effort est trop important sur une année, 40 milliards, qu'il faut l'étaler sur plusieurs années.
- Et surtout, il doit être équitablement réparti. Il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes qui payent.
- Justement, sous quel contexte ? Dans quelles conditions vous pourriez, alors, si ce n'est voter le budget, en tout cas ne pas censurer le gouvernement ? Ça passe forcément par la création d'une taxe sur les plus grandes fortunes, les plus gros patrimoines ? En tout cas, ce qui serait inacceptable, c'est que d'un côté, on ponctionne les petits retraités, on impose aux salariés des réductions de remboursement de leurs médicaments, des franchises médicales, qu'on augmente un certain nombre de taxes, par exemple, sur la vie quotidienne, et que, dans le même temps, les plus riches, les plus hauts revenus, les plus hauts patrimoines...
- ... soient totalement exemptés d'efforts. Ce que nous proposons, effectivement, c'est la taxe dite Zucman, alors qu'on peut aménager dans ces modalités...
- Qui prévoit un taux d'imposition minimum pour les très grandes fortunes.
- ... aux patrimoines, et qui vise à éviter, effectivement, les mécanismes d'optimisation. Je le fais à fait simple pour ceux qui nous écoutent.
- Vous mettez tous vos biens, y compris personnels, dans une holding, et ça vous permet de ne pas payer d'impôts. Vous mettez votre voiture, vous mettez votre appartement, vous mettez votre yacht, si vous en avez un, vous mettez votre hélicoptère, et vous pouvez même le transmettre à vos enfants sans payer d'impôts.
- Tout ça, c'est pas normal. Donc on propose une taxe qui devrait rapporter entre 10 et 15 milliards.
- Et vous voulez qu'elle soit intégrée, cette taxe-là, dans le budget ? En tout cas, on la proposera des parlementaires. Et jusqu'à preuve du contraire, c'est encore le Parlement qui fait la loi dans ce pays.
- Donc moi, à la Commission des finances...
- Parce qu'elle a été rejetée par le Sénat, cette taxe, en l'occurrence.
- Voilà. Maintenant, on la proposera à l'Assemblée nationale en Commission des finances. Et nous souhaitons qu'elle soit gardée dans la copie finale.
- On peut pas dire à la fois aux gens « Il y a des efforts terribles à faire. On va devoir réduire des budgets. On va devoir moins prendre en charge la rénovation de votre logement.
- On va devoir couper ». Et puis dans le même temps, dire « Les plus riches de ce pays, qui ont pu bénéficier de 60 milliards d'euros de baisse d'impôts par an, grâce à Emmanuel Macron depuis 2017, seront exemptés d'efforts ». Il faut de la justice. Il faut que ce soit...
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