Retranscription des premières minutes :
- Il est 8h30 Sud Radio, parlons vrai avec mon invité politique Mathieu Lefebvre, député Renaissance du Val-de-Marne, membre de la Commission des Finances.
- Bonjour Mathieu Lefebvre. Merci d'être avec nous ce matin. J-1, donc avant les annonces de François Bayrou sur le budget.
- L'objectif c'est de faire 40 milliards d'euros d'économie. En attendant, Emmanuel Macron a annoncé hier une hausse des crédits militaires.
- 3,5 milliards d'euros supplémentaires en 2026 et en 2027, doublement du budget de la Défense en 10 ans. Est-ce que la France a les moyens de faire cela ? C'est indispensable parce que c'est ça où le déclassement, ça où le risque de voir notre liberté s'éroder dans un monde où les menaces sont de plus en plus multiples, plurielles et imprévisibles.
- Mais je voudrais dire ici combien Emmanuel Macron avait vu juste depuis 2017. C'est lui qui a engagé un mouvement de réarmement très fort de notre pays.
- Lui qui avait compris que les Américains allaient se désengager.
- Qu'il allait falloir payer pour notre propre sécurité. Et puis qui avait vu également la menace russe. Aujourd'hui, cette menace est imminente. Elle est aux portes de notre pays. Il faut donc se réarmer.
- Sauf qu'il annonce une augmentation des crédits militaires alors qu'on est en plein dans cette loi de programmation militaire. C'est-à-dire qu'il y a un petit changement quand même de la part du chef de l'État.
- Oui, parce que la menace est plus importante encore et parce qu'elle est aujourd'hui protéiforme. Mais vous savez, les dépenses militaires, c'est 50 milliards d'euros sur une dépense publique totale qui est de 1 600 milliards d'euros.
- Moi, je préfère qu'on consacre de l'argent pour notre sécurité plutôt que dans des dépenses...
- Inutiles ou bien pour financer nos créanciers.
- Est-ce que ça veut dire qu'il va falloir faire encore plus d'économies par ailleurs ? Est-ce que François Bayrou a dû revoir sa copie à ce niveau-là ? Il y a deux façons de faire. Soit on réduit les dépenses publiques, soit on augmente l'activité dans ce pays. C'est ce qu'a, semble-t-il, dit le chef de l'État hier.
- En tout cas, il a exclu qu'il puisse avoir recours à l'endettement. Mais moi, je crois que c'est tout à fait possible de travailler plus dans notre pays pour qu'on ait plus de recettes fiscales et sociales.
- Je donne toujours ce chiffre. Si on avait le même taux d'emploi qu'aux Pays-Bas, par exemple, on aurait 140.
- milliards d'euros de recettes supplémentaires par an. On aurait plus de déficit public. Il faut donc que nous travaillions certes plus, mais surtout que nous travaillons tous, comme le dit souvent Gérald Darmanin.
- Il y a aujourd'hui beaucoup de jeunes, beaucoup de seniors qui ne sont pas en emploi. Il y a des milliers d'offres d'emploi qui ne sont pas pourvues dans notre pays.
- Si on travaillait tous, on aurait plus de recettes collectives et on serait plus robustes pour financer notre protection sociale et notre effort de défense.
- Avant d'y venir sur la question du budget à titre personnel, est-ce que vous êtes favorable au rétablissement d'une forme de service militaire ? En tout cas, je pense que...
- On doit réengager l'effort au plan humain et qu'on doit avoir une réserve qui soit beaucoup plus opérationnelle et beaucoup plus forte qu'elle ne l'est aujourd'hui, malgré l'augmentation des capacités qui a été faite depuis 2017.
- Je ne suis pas certain qu'il faille revenir sur l'armée de métier. L'armée française s'est largement professionnalisée. Je ne pense pas qu'il faille revenir dessus.
- Le budget, Mathieu Lefebvre, vous êtes membre de la Commission des finances. François Bayrou qui annoncera demain comment il compte faire 40 milliards d'euros d'économie.
- On devrait s'orienter notamment vers une année blanche, c'est-à-dire le gel de toutes les dépenses de l'État.
- C'est inévitable, selon vous ? Je voudrais d'abord dire que François Bayrou a le courage de présenter un plan d'économie robuste.
- Il aurait pu très bien dire, laissons filer, après tout, ce n'est pas très grave, après moi, le déluge.
- Mais on est à un moment de bascule budgétaire également.
- Nos intérêts d'emprunt sont en train de galoper.
- On a aujourd'hui une dette publique qui est croissante.
- Il faudrait 100 milliards d'euros...
Transcription générée par IA