Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Benjamin Gleize. Sud Radio, 8h32. Parlons vrai avec mon invité politique ce matin, Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale. Éric Coquerel, bonjour. Bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin. Mardi prochain, le 15 juillet, François Bayrou va présenter les grandes lignes de son budget.
- Hier, vous avez auditionné Éric Lombard. Ça a été tendu, hier, avec... Oui. Alors c'était pas sur le budget. Le budget, on va le réauditionner la semaine prochaine, le 16, après les annonces de Bayrou. Mais là, c'était sur l'histoire des coum-coum. Alors les coum-coum, vous savez ce que c'est ? C'est un système d'évitement de l'impôt offert par les banques aux plus riches contribuables. On peut parler de fraude systémique, en réalité.
- Et il y a eu une loi qui a été votée dans le projet de loi de finances 2025 à l'Assemblée et au Sénat qui permettait justement de revenir sur ce système.
- Et on s'est aperçu, suite à la visite d'un rapporteur général de la droite républicaine à Bercy, que Bercy, finalement, n'avait pas appliqué la loi.
- Il avait appliqué des dérogations qui avaient été refusées par la loi. Et hier, on auditionnait justement Éric Lombard là-dessus.
- Et on s'est aperçu de quoi ? C'est qu'au final, Bercy, d'une manière consciente, a effectivement décidé de se laver les mains de la loi qui avait été votée.
- C'est-à-dire qu'il a appliqué un amendement qui avait été proposé par Bercy, qui avait été battu par les députés, consciemment.
- Et c'est ce qui a été appliqué. Et ça tombe bien parce que c'était voulu par le lobby bancaire qui avait fait pression là-dessus.
- Donc le final de tout ça, c'est de s'établir avec Éric Lombard, nous assurant que si tout ça a été vérifié, et ça sera vérifié parce qu'on l'a vu hier, eh bien il allait revenir là-dessus. Donc croyez-moi, je vais veiller à ce que la loi soit appliquée parce que cette histoire de Kumku, c'est un vrai scandale.
- Et manifestement, c'est le lobby bancaire derrière qui a appuyé.
- Il va faire changer Bercy, ce qui n'est pas acceptable.
- Situation en tout cas financière, budgétaire particulièrement compliquée.
- Après le Portugal et la Grèce, la France s'endette désormais plus cher que l'Italie.
- Vous êtes quand même d'accord, Éric Coquerel, que la situation budgétaire est aujourd'hui alarmante, qu'il faut à tout prix faire des économies ? Très franchement, ce n'est pas la situation budgétaire qui est la plus alarmante, c'est la situation économique de ce pays.
- Pourquoi ? Parce qu'en gros, on a un gouvernement qui, depuis 2017, en exécutif, Emmanuel Macron, qui a fait un pari.
- On va avantager les revenus de capital, avec des impôts moins importants que la plupart des Français, pour faire en sorte qu'il investisse en France, qu'il provoque de l'investissement, de l'emploi, etc.
- Et le bilan, c'est un zéro pointé.
- Emploi, le chômage remonte à plus de 8%, le taux de pauvreté, on en parlera tout à l'heure, je crois, explose dans ce pays.
- La productivité baisse et le taux de l'industrie, rendez-vous bien compte, parce que je pense que c'est un problème essentiel, l'industrie est en dessous de 10% du PIB.
- C'est absolument historique.
- Donc, d'un point de vue économique, il n'y a pas eu tout ça.
- Et par contre, ça a créé des déficits.
- C'est-à-dire que nous payons tous, tous les gens qui nous écoutent là, nous payons tous, par nos impôts, les cadeaux fiscaux aux plus riches.
- Bon, je pense que ça suffit et que, moi, je refuse d'entendre l'idée que, pour réduire ces déficits, le gouvernement compte, finalement, ne pas baisser les pensions, baisser les allocations sociales, baisser les dépenses publiques, qui, évidemment, ont des impacts pour la vie de tous les jours des Français.
- Nous, ce que nous disons, c'est qu'il faut aller chercher des recettes, il y en a pour plusieurs dizaines de milliards, et puis, surtout, pour permettre d'investir.
- Parce que, pendant ce temps-là, figurez-vous, les Allemands investissent, ils vont investir dans leur économie, leur industrie, cette année, à hauteur de 82 milliards, et nous, c'est zéro.
- Voilà, nous n'investissons pas au moment où, je termine là-dessus,...
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