Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Benjamin Glees. 8h30 à Sud Radio. Parlons vrai avec mon invité politique ce matin, Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie.
- Marc Ferracci, bonjour. Bonjour. Un grand merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Plus qu'une semaine, une semaine avant la date couperait.
- Si au 1er août, les négociations entre l'Europe et les États-Unis n'ont pas abouti, Donald Trump imposera 30% de droits de douane sur l'ensemble des produits européens.
- Alors vous, vous tirez la sonnette d'alarme. Vous prenez un changement de méthode, une posture de négociation plus ferme.
- Vous avez des bonnes raisons ce matin d'être inquiet. J'ai des inquiétudes, comme toute l'industrie française, parce que nous sommes dans un contexte de guerre commerciale, une guerre commerciale que nous n'avons pas voulue, il faut quand même le dire. C'est l'administration américaine qui est à l'origine des augmentations de tarifs.
- Et dans ce contexte, eh bien tout doit être fait pour obtenir une désescalade, c'est-à-dire une baisse des tarifs qui, je veux quand même le dire, s'applique au moment où nous nous parlons, puisqu'il y a des tarifs qui s'appliquent de la part de l'administration américaine, 10% de plus.
- Et sur certaines filières comme l'aluminium ou l'acier, c'est 50%. Et donc dans cette situation, qu'est-ce qui est en jeu ? C'est l'emploi dans nos territoires, c'est la compétitivité de nos entreprises industrielles, et c'est de manière plus générale...
- Et de maintenir les entreprises aussi en France. Tout à fait. Notre capacité à continuer à réindustrialiser le pays.
- En tant que ministre de l'Industrie, évidemment que je suis en première ligne.
- Il y a deux jours, j'ai fait adopter par le Conseil national de l'industrie un avis qui exprime la position consensuelle de l'industrie française.
- Et cette position, vous l'avez dit, eh bien c'est que ce qui s'est fait depuis trois mois, c'est-à-dire une négociation entre la Commission européenne et les États-Unis, n'a pas abouti au résultat escompté, ça n'a pas infléchi la position des États-Unis. Elle s'est même durcie, puisque Donald Trump propose au 1er août, vous l'avez dit, de taxer à 30% la majorité des biens. Et ça, évidemment, c'est inacceptable.
- Des dommages absolument considérables. Et de ce point de vue, effectivement, je pense qu'il faut mettre sur la table toutes les options.
- C'est en cela que j'appelle et que nous appelons à un changement de méthode, y compris des options qui sont aujourd'hui dans l'arsenal juridique de la Commission européenne et de l'Union européenne, afin d'établir un rapport de négociation qui soit plus favorable. Le but, ça n'est pas l'escalade, évidemment.
- Et encore une fois, la Commission européenne est en première ligne pour cela. Ça n'est pas la France.
- Oui.
- Le but, c'est bien d'obtenir un...
- Un retour à une situation qui soit acceptable pour nos industries, pour nos emplois et pour nos territoires.
- Ça veut dire que si, au 1er août, Donald Trump impose 30% de droits de douane à l'Europe, vous mettez en place l'instrument anti-coercition sur nos bazookas commerciaux ? Ça, c'est la discussion qui a lieu aujourd'hui. Et c'est les débats qui ont eu lieu à l'intérieur de l'Union européenne, entre la Commission et les États membres.
- Quelle est la nature de la réponse que nous devons mettre sur la table si, d'aventure, ces 30% s'appliquaient ? Oui.
- Moi, ce que je veux dire...
- Il y a quand même un mot d'une des filières qui s'est exprimée lors du Conseil national de l'industrie.
- 30% de droits de douane, ce serait un risque mortel.
- Ça veut dire que les chaînes de valeur...
- Les chaînes de valeur, c'est l'ensemble du processus de production qui sont aujourd'hui très intégrées entre l'Europe et les États-Unis.
- Elles disparaîtraient.
- Ça signifie des fermetures de sites.
- Ça signifie des destructions d'emplois.
- C'est de ça dont on parle.
- Et moi, je pense que la préoccupation doit nous amener aujourd'hui, effectivement, à changer de méthode et à faire de l'Europe une Europe puissance.
- C'est ça, au fond, l'enjeu.
- C'est la crédibilité du projet européen qui est aussi en jeu.
- Parce que l'Europe, elle s'est construite sur le marché unique, sur l'idée que nous avons 450 millions de consommateurs.
- Et nous avons besoin de faire...
Transcription générée par IA