Retranscription des premières minutes :
- SUDRADIO, l'invité politique. Benjamin Gleize. Il est 8h30, SUDRADIO. Parlons vrai avec mon invité politique ce matin, Guilhem Carayon, vice-président délégué de l'UDR, l'Union des droites pour la République. C'est la formation politique d'Éric Ciotti. Guilhem Carayon, bonjour.
- Bonjour. Et merci d'être avec nous ce matin sur SUDRADIO. Emmanuel Macron a donc annoncé hier soir que la France reconnaîtra l'État de Palestine en septembre prochain. Vous vous félicitez de cette annonce ? C'est une déclaration qui est paradoxale, parce que le président de la République contredit Emmanuel Macron d'il y a 3 mois, qui disait « On conditionne la reconnaissance de l'État de Palestine à la libération des otages ».
- Il y en a encore 50 qui sont détenus par le Hamas. Et puis évidemment, l'éradication du Hamas, qui est, je pense pas, une hypothèse à court terme viable.
- La réalité, c'est que c'est une décision qui est précipitée. La réalité, c'est que c'est du symbole.
- Vies humaines qui sont en jeu, les symboles comptent assez peu. Il a posé quand même un certain nombre de conditions, notamment sur la démilitarisation du Hamas, un cessez-le-feu. Il a posé des conditions pour d'ici septembre. Moi, j'ai le sentiment que la parole du président de la République est délégitimée.
- Elle n'a plus vraiment de valeur. Et je pense qu'elle n'a pas de valeur aujourd'hui au Proche-Orient. La réalité, c'est que la voile de la France, elle devrait être plus forte pour obtenir à la fois la libération de tous les otages, et de l'autre côté, la protection des vies civiles palestiniennes. Moi, je suis très étonné de voir que même dans mon camp, il y a peu de voix qui s'élèvent pour dénoncer ce qui est en train de se passer à Gaza.
- Vous avez une voix assez singulière, c'est vrai, à droite. Depuis un mois, il y a 1 000 personnes à Gaza qui sont mortes en tentant d'accéder à de la nourriture ou à des produits de première nécessité, des produits médicamenteux notamment. Donc on peut pas aujourd'hui rester mutique, rester silencieux quand il y a chaque jour des enfants, quand il y a des femmes, quand il y a des hommes qui meurent à Gaza et que Gaza est en train de devenir un cimetière à ciel ouvert.
- C'est pas du tout la même position, d'ailleurs, que votre patron, Éric Ciotti, qui est sur une toute autre ligne. Mais vous assumez ? Moi, je crois qu'on peut être pro-Israël, mais condamner l'attitude d'Israël aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, on a des violations du droit international qui sont manifestes.
- Israël doit aujourd'hui évidemment riposter à ce qui s'est passé le 7 octobre parce que c'était une attaque terroriste. Et il faut le dire, il faut le répéter.
- Et c'est ce qui nous singularise par rapport à la voix de la gauche française. Mais en même temps, ça ne tourise pas tout. Il n'y a jamais de soutien inconditionnel à une riposte militaire.
- Évidemment que l'objectif doit rester dans des proportions qui sont normales. L'éradication du Hamas, le fait de détruire cette organisation terroriste et le fait de libérer tous les otages, parce qu'il y en a encore qui sont captifs. Mais la réalité, c'est qu'on doit avoir une parole de paix et qu'on doit exiger que les garanties du droit international soient respectées.
- Quand le Premier ministre israélien...
- Amine Netanyahou dit que la décision de la France encourage la terreur. Qu'est-ce que ça vous inspire ? La réalité, c'est qu'Emmanuel Macron accorde une forme...
- Qu'est-ce que vous pensez aussi ? Il accorde en tout cas, Emmanuel Macron, une forme de légitimité institutionnelle au Hamas, parce que c'est le Hamas aujourd'hui qui contrôle la zone à Gaza.
- Donc je pense, pour cette raison-là, que la décision du président de la République est précipitée. Mais ça reste l'ambition.
- Il s'adresse à Mahmoud Abbas et à l'autorité palestinienne, en l'occurrence pas au Hamas, qui s'est félicité par contre de cette décision.
- Emmanuel Macron n'a pas positif, dit le Hamas.
- Oui, mais la réalité de la zone, c'est que c'est le Hamas qui contrôle la situation aujourd'hui à Gaza.
- Moi, je crois que l'ambition, ça doit être la solution à deux États. Ça doit...
Transcription générée par IA