Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mon invité, le spectacle est devenu pour vous une petite famille au sein de laquelle votre nom a petit à petit grandi sur les affiches.
- Vous êtes restée une fille toute simple, même si professionnellement il vous arrive de voir double, en particulier au Festival d'Avignon. Bonjour Virginie Lemoyne.
- Bonjour Jacques.
- Alors on se retrouve avec le Festival d'Avignon, deux pièces, dont une que vous avez écrite, on va en parler tout à l'heure, mais le principe des clés d'une vie, vous étiez venue déjà voici de nombreuses années, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
- Donc j'en ai trouvé certaines, notamment le 16 août 1982, ce sont vos débuts internationaux.
- Vous débutez votre carrière internationale à Edimbourg dans un festival, le Fringe.
- Oui absolument. On était parti avec un spectacle qui s'appelait Les Ginettes, c'était assez familial aussi.
- Et on avait fait en France la première partie de Juliette Gréco, c'était la première fois que je montais sur scène.
- On faisait en fait toutes les grandes fêtes gaies de la capitale.
- Et on était parti au Festival d'Edimbourg, je n'y suis jamais retournée, alors ça, ça restera vraiment gravé d'une pierre blanche.
- En fait c'est un festival, le nom en anglais se réfère au côté avant-garde, c'est le plus grand festival au monde.
- Je crois qu'il y a 2500 spectacles chaque année, encore plus que le Festival d'Avignon.
- Alors là, ça force l'imagination.
- Et ça a commencé en même temps qu'Avignon en 1947.
- Ah oui d'accord, c'est fou.
- Il se trouve que Les Ginettes, c'est effectivement l'un de vos premiers souvenirs, mais vous avez parlé de Juliette Gréco, et effectivement elle a été importante dans votre carrière.
- La jamanèse écrite un soir de cuite par Serge Gainsbourg, aux 33 rues de Verneuil, ils ont dansé et fait un succès de cette chanson.
- Mais je crois que vos débuts sur scène, c'est vraiment Juliette Gréco.
- Oui, je n'étais jamais montée sur scène.
- Elle était absolument charmante, elle avait une présence vraiment magique en toute objectivité.
- Et elle avait refait le nœud de cravate de mon frère aîné qui était complètement tétanisé devant elle.
- Elle était délicieuse et charmante et très charismatique.
- Et comment vous aviez décroché ce contrat ? Alors c'était une grande fête gay à Paris et c'était un des membres des Ginettes qui organisait la soirée.
- En fait, il m'avait dit, tiens, on cherche une première partie à Juliette Gréco, pourquoi pas nous ? Ben oui, pourquoi pas ? Et il m'avait dit, ben écrivons un spectacle.
- Alors on a écrit ça et on a fait sa première partie.
- Je crois qu'il y a eu aussi la première partie de Nancy Holloway.
- Oui, tout à fait.
- Et de Marie-Paul Belle.
- Absolument.
- Rien à voir.
- Mais non.
- Mais quel parcours, c'était vraiment des personnes extraordinaires.
- Alors les Ginettes, il faut dire que c'était un spectacle un peu fait de briquet de broc.
- Complètement.
- Alors là, oui, c'est un euphémisme de dire qu'il a été fait de briquet de broc, oui.
- C'était quoi, des chansons ? C'était des petites chansons.
- Alors moi, je chantais, c'est vous dire le niveau.
- J'ai chanté avec une copine qui est chanteuse d'opéra et qui fait une très grande carrière en Argentine, à Buenos Aires.
- Et puis voilà, on chantait...
- Vera Sirkovic.
- Vera Sirkovic, exactement.
- Qui a sorti un très bel allemand où elle chante Piaf.
- Oui, elle a chanté aussi Beko et elle a chanté Barbara.
- Oui, tout à fait.
- Elle chante magnifiquement Barbara.
- Et donc c'était des chansons comme ça...
- Oui, écrites sur un coin de table, mais peut-être avec pas tout à fait le génie de Serge Gainsbourg.
- Et je crois que vous l'avez testé, ce spectacle, dans un bar qui s'appelait le Piano Zimba.
- Oui, c'était tellement joyeux à l'époque.
- C'était un barguet.
- Le petit Futé avait dit, c'est le barguet, on peut venir avec sa grand-mère.
- Donc voilà, je tenais le bar et puis qu'il voulait chanter.
- C'était très, très sympathique.
- Et d'ailleurs, vous prépariez aussi des cocktails assez particuliers, Virginie Lebrun.
- Oui, oui, oui.
- Vous êtes très renseignée.
- Oui, oui, tous...
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